Le groupe CEAT de Longvic menacé de liquidation judiciaire : les employés "ne veulent pas s'arrêter là"

Ce vendredi 12 mai, les salariés du groupe Centre électronique de l’audio-visuel et des transmissions (CEAT) de Longvic étaient rassemblés devant le tribunal du commerce de Dijon. 230 postes sont menacés par une liquidation judiciaire. La décision du tribunal a été reportée au 1er juin.

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Une foule d'une centaine de personnes est massée devant la cité judicaire de Dijon ce vendredi 12 mai. Malgré la bonne ambiance générale, les éclats de rires et les sourires cachent une situation devenue intenable pour les 230 salariés de l'entreprise CEAT à Longvic (Côte-d'Or).

Pour rappel, le groupe est placé en redressement judiciaire depuis le 12 janvier 2023, avec un chiffre d'affaire en baisse. Et donc, une menace de liquidation judiciaire qui plane. 

Deux issues possibles pour l'entreprise 

La plupart des salariés attendent la décision avec encore un mince espoir d'une issue positive pour l'entreprise. Le tribunal de commerce devait communiquer sa décision avec deux choix possibles : un délai supplémentaire pour espérer qu'un nouveau repreneur se manifeste ou que Samsung revienne sur sa décision de ne plus collaborer. Ou la liquidation judiciaire et la disparition de 230 emplois.

"Ce que nous espérons c'est que l'audience soit repoussée jusqu'à fin mai pour que nous puissions faire entendre notre message à Samsung. Il y a 25 années de partenariat avec Samsung, on ne peut pas rompre ça du jour au lendemain. On veut pouvoir s'assoir autour d'une table pour discuter avec eux pour essayer de trouver une solution "

Samir Abbou

représentant des salariés de CEAT Longvic

Les salariés remontés contre Samsung...

Samsung a cessé d'envoyer des téléphones en réparation "du jour au lendemain", selon les salariés. "Samsung est notre principal client, ça met 250 familles au chômage", soupire Samir Abbou.

Michaël est au CEAT depuis 16 ans et demi, il a toujours travaillé avec Samsung. Il ne comprend pas : "C'était soudain, on ne s'y attendait pas du tout. Il y a une entreprise qui n'a pas joué le jeu et qui va nous enterrer."

Rachid est responsable de la section syndicale de l'UNSA, il répare des téléphones de Samsung depuis 22 ans. "Depuis la mise en redressement judiciaire du 12 janvier, on a continué d'aller travailler et de faire des heures supplémentaires à la demande de Samsung", s'agace-t-il. "Je pense que Samsung souhaitait notre liquidation et s'attendait à ce qu'on soit liquidé aujourd'hui, voilà pourquoi ils ont tout coupé bien avant que le juge prononce sa décision." 

... et contre la direction du CEAT

D'un autre côté du rassemblement, un groupe de femmes discute d'un tout autre problème : la gestion du CEAT par ses dirigeants. "Le CEAT n'est pas dans le sens de ses employés", souffle l'une d'entre elles. "Pour certains, ça fait plusieurs dizaines d'années qu'on est là et on est toujours payé au SMIC." 

"Le ciel nous est tombé sur la tête", raconte une employée en poste depuis 15 ans.

"Ça fait 11 ans que je suis au SMIC, on n'a jamais de perspectives d'augmentation, on nous dit toujours 'plus tard'. Moi je suis fatiguée, je ne veux pas me battre pour qu'au final il n'y ait rien du tout."

Une salariée du CEAT de Longvic

Plus qu'une mauvaise gestion, beaucoup de salariés pointent du doigt un "manque de communication". L'incompréhension et la colère règnent.

Pour l'une des femmes du groupe, peu importe l'issue, elle n'ira plus travailler. "Ça fait 11 ans que je suis au SMIC, on n'a jamais de perspectives d'augmentation, on nous dit toujours 'plus tard'. Moi je suis fatiguée, je ne veux pas me battre pour qu'au final il n'y ait rien du tout."

Un délai supplémentaire jusqu'au 1er juin 2023

Le tribunal du commerce reporte l'audience jusqu'au 1er juin 2023. "C'est ce qu'on espérait", assure Samir Abbou. "C'était la première action, on va se rapprocher des organisations syndicales pour réfléchir à la suite, mais on ne va pas s'arrêter là."

Les salariés espèrent toujours pouvoir discuter avec Samsung pour essayer de trouver une solution pour sauver les 230 emplois menacés par la liquidation judiciaire. Et vont profiter de ce délai pour continuer à faire entendre leurs voix. 

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