Ce jeudi 1er juin au tribunal de commerce de Dijon, la décision sur l'avenir du CEAT Longvic (Côte-d'Or) a été renvoyée au 3 juillet. 230 emplois sont toujours en sursis.
Placé en redressement judiciaire depuis le 12 janvier 2023, le groupe Centre électronique de l’audio-visuel et des transmissions (CEAT) de Longvic attendait une décision quant à son avenir ce 1er juin. Mais les 230 salariés dont le sort est suspens devront encore patienter pour être fixés. La décision a en effet été renvoyée au 3 juillet prochain.
Mobilisés lors de la dernière audience le 12 mai dernier, les salariés avaient décidé de ne pas se déplacer aujourd'hui. Les représentants du CEAT espéraient un nouveau report de la décision. "La période d'observation va pouvoir se poursuivre. C'est une bonne nouvelle car c'est la meilleure option pour que l'entreprise puisse continuer son activité et que les emplois soient sauvés", précise maître Thomas Hollande, l'avocat des salariés.
L'objectif, c'est de trouver un plan de continuation pour que la direction actuelle puisse continuer l'activité de l'entreprise. Pour cela il y a besoin d'un accord avec Samsung.
Maître Thomas Hollande,avocat représentant les salariés
Une réunion entre Samsung, le CEAT et l'administration judiciaire est prévue le vendredi 9 juin. L'entreprise coréenne a d'ailleurs été sommée de reprendre les relations commerciales avec le CEAT par le tribunal de Nancy, pour une durée de 18 mois. Le tribunal de Dijon a également condamné Samsung à verser 500 000 euros au CEAT pendant la période d'observation, afin de payer les salaires et les charges.
"Samsung a recommencé à nous envoyer des pièces"
Les salariés de l'entreprise de réparation de téléphones s'étaient rassemblés le 12 mai devant la cité judiciaire de Dijon pour faire entendre leur volonté d'obtenir un report. Ils avaient bénéficié d'un délai supplémentaire, pour entre autres tenter de convaincre Samsung — leur principal client — de revenir sur sa décision de ne plus collaborer avec eux. Avec succès.
"Après l'audience du 12 mai, Samsung a recommencé à nous envoyer des pièces. Nous avons pu retravailler. Ça nous a remotivé, remobilisé...", assure Samir Abbou, le représentant des salariés de CEAT Longvic.
Il explique également que "certains accords verbaux avaient été trouvés" entre la direction du CEAT et Samsung. Avant de préciser qu'il n'y avait "rien d'officiel" et que de nouvelles discussions devaient avoir lieu pour tenter d'assurer une continuité.
Des salariés remontés
Avec un chiffre d'affaires en baisse, le sort de l'entreprise semblait de plus en plus défavorable. De 81,5 millions d’euros en 2018, à 33,4 millions en 2019, le dernier chiffre d'affaires connu tombait même à 28,3 millions en 2020.
Plusieurs salariés dénoncent une mauvaise gestion de la direction. Avec en première ligne, un questionnement sur la répartition des finances : la plupart des salariés étaient au SMIC depuis leur entrée dans le groupe, soit des dizaines d'années pour certains.
Le manque de communication des dirigeants est aussi pointé du doigt. Les salariés déplorent le fait de ne pas avoir été assez tenus au courant après le redressement judiciaire.