Le HHC interdit en France : "certains vont retourner acheter du cannabis"

Le HHC, ou hexahydrocannabinol, vient d'être interdit à la vente et à la consommation en France. Pour les vendeurs, l'interdiction était prévisible mais cette mesure reste un coup dur.

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Le HHC rejoint le THC. Après plusieurs mois à laisser planer le doute dans l'attente d'information sur ce dérivé du chanvre, il a finalement été interdit en France par l'ANSM, l'Agence Nationale des médicaments et des produits de santé. L'interdiction sera effective le 13 juin. 

Réputé "plus fort" que le CBD – qui a lui été légalisé le 29 décembre 2022 – l'hexahydrocannabinol avait intéressé de nombreux consommateurs alors qu'il n'était ni interdit ni autorisé. La plupart des produits à base de HHC étaient en dessous de la limite légale de 0,3 % de THC, mais les effets étaient semblables, dans une moindre mesure, à ceux du cannabis.

"Ce n'est pas une énorme perte" 

Désiré Simon, vendeur à K’Nature-CBD Dijon, était d'abord méfiant vis à vis du HHC : "On n'en proposait pas du tout les premiers mois après son arrivée. On a a fini par céder, parce qu'il y a eu une forte demande pendant 4 ou 5 mois. Par contre on ne mettait pas le produit en avant et on ne le proposait qu'à des habitués." 

"Ce n'est pas une énorme perte. Par contre, certains n'achètent que ça. L'avantage par rapport au THC, c'est que c'était légal et moins fort."

Désiré Simon

vendeur à K'Nature-CBD à Dijon

Si ce vendeur était aussi réticent, c'est parce que ce n'est "pas dans l'esprit du CBD" selon lui. Car contrairement au cannabidol, le HHC est "synthétique". "C'est pas le produit que j'aimais vendre. Ce n'est pas naturel", assure-t-il. L'interdiction ne sera effective que le 13 juin, mais Désiré remarque déjà les effets depuis un moment : "les clients se ruent sur les produits. J'ai déjà des gens qui sont venus cet après-midi pour en prendre."

En tout cas pour lui, c'est décidé, tout sera retiré avant ce soir de son magasin. 

"Certains vont retourner acheter du THC"

Beaucoup étaient persuadés que des mesures restrictives allaient être prononcées d'un jour à l'autre. C'est le cas de Djamel Bousbassi de Green Experience, qui avait anticipé. "Comme on savait que ça allait être interdit, on ne s'est plus réapprovisionnés depuis que le ministre de la Santé avait pris la parole à ce sujet, à la mi-mai", explique-t-il. 

C'était tout de même devenu beaucoup plus qu'un bonus pour le commerce de Djamel. "Le HHC augmentait notre chiffre d'affaires de 30 %, mais je vais devoir m'en passer comme avant", souffle-t-il. 

En revanche, selon le commerçant dijonnais, les clients ne vont pas tous pouvoir s'en passer : "Une grosse partie de mes clients étaient totalement passés au HHC pour arrêter le cannabis. Mais avec cette interdiction, certains vont retourner acheter du THC dans les cités. Il y en a qui m'en parlaient déjà, ils appréhendaient. Ce n'est quand même pas pareil niveau sécurité, surtout en ce moment."

Face à ces questions posées quant à l'interdiction du HHC, une interrogation demeure pour Djamel : "ce que je ne comprends pas, c'est qu'aux États-Unis c'est toléré, pourquoi pas en France ?" Ainsi, le CBD reste pour le moment le seul dérivé du chanvre à être autorisé à la vente par la législation française.

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