"On arrête, c'est la mort assurée" : malgré la polémique, les golfs continuent d'arroser en Côte-d'Or

Alors que les restrictions d'eau se répandent partout en France, les dérogations accordées aux golfs pour arroser font polémique. Mais pour les professionnels, l'arrosage en période de sécheresse est vital. Illustration en Côte-d'Or.

L'herbe jaunie, le sol fissuré. Mais pour Patrick, golfeur amateur, pas de quoi gâcher le plaisir de jouer. "Le parcours est un peu sec", admet ce joueur, venu profiter du parcours de Beaune Levernois. "Mais c'est le manque d'eau, ce n'est pas la faute des jardiniers. Les balles roulent bien, les balles volent bien. On prend toujours du plaisir, même quand c'est grillé."

Des risques de fermetures en cas d'interdiction totale

Si le parcours est "grillé", c'est à cause des restrictions de l'usage de l'eau pour les golfs, définies en juin dernier par le ministère de la Transition écologique. Dans la zone de Beaune, le niveau maximal d'alerte a été atteint. Cela signifie que seul un arrosage "réduit au strict nécessaire" des greens, les zones autour des trous, est autorisé.

"On réduit même les quantités dont nous aurions besoin en temps normal", précise Pierre Dupraz, directeur de l'établissement. "C'est compliqué d'entretenir, mais heureusement qu'on a cette autorisation. Il faut bien comprendre qu'on arrose une surface très, très infime." Au total, les greens représentent environ un hectare et demi, soit environ 3% de la surface totale du parcours.

Demain, on arrête d'arroser, c'est la mort assurée des greens. Derrière, c'est 6 mois à un an de travail pour les récupérer. Pour une structure comme la nôtre, c'est la clé sous la porte.

Pierre Dupraz, directeur du golf de Beaune Levernois

Concrètement, une fermeture de ce site entraînerait la suppression de 14 emplois. "C'est une question de sauvegarde du site", martèle Pierre Dupraz. "Et ce n'est pas que nous, mais peut-être 90% des golfs en France qui ne pourront pas se remettre de l'arrêt de l'arrosage." D'après l'association française des personnels d'entretien des terrains de golf, ce seraient pas moins de 15 000 postes qui pourraient être menacés sur l'ensemble du territoire, le cas échéant.

Vers des solutions éco-responsables ?

Comment faire pour éviter aux parcours de dépérir en cas de restrictions d'usage de l'eau ? À Vic-sous-Thil, dans l'ouest de la Côte-d'Or, le golf associatif du Pré Lamy a mis en place une gestion éco-responsable depuis six ans.

"On a réfléchi à un arrosage automatisé qui nous permet d'arroser les greens un jour sur deux", indique Pierre Charleux, directeur de la structure. "C'est accompagné de tontes des greens un peu plus hautes, pour que l'humidité et la rosée restent un peu plus." Le système d'irrigation est alimenté par trois grandes mares qui récupèrent l'eau de pluie. Une installation qui permet d'éviter de piocher dans les nappes phréatiques. 

Le golf estime pouvoir tenir jusqu'au 15 septembre en autosuffisance. Mais la délivrance devrait arriver dès la semaine prochaine, un épisode pluvieux étant attendu un peu partout en France.

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