"On est très fiers" : Charles Milesi, de la Côte-d'Or jusqu'aux sommets du sport auto avec Alpine

Mercredi 22 novembre, l'écurie Alpine a officialisé la liste de ses pilotes pour la saison 2024 en Hypercar. Parmi eux : Charles Milesi, originaire de Côte-d'Or. Le sportif de 22 ans atteint les sommets du sport automobile en intégrant la compétition reine de l'Endurance. Portrait.

C’est l’histoire d’une ascension fulgurante, à plus de 300 kilomètres par heure. D’une course effrénée vers les sommets du sport automobile, avec pour point de départ Talant, en Côte-d’Or, et une arrivée en Hypercar, le summum de la hiérarchie dans la catégorie Endurance.

Ce mercredi 22 novembre, le pilote Talantais Charles Milesi a été officialisé en Championnat du monde d'endurance (WEC) par Alpine. Un aboutissement pour le jeune Bourguignon de 22 ans et ses proches. "C’est une consécration pour mon fils. Je suis fier de lui. Ce sont plein de sentiments qui se mélangent", confie son père, Patrice Milesi.  

"On est très fier de lui et de son parcours, abonde Pierre, un ami proche de Charles Milesi. Il a su créer ses occasions, rebondir et faire ses preuves en Endurance. C’est amplement mérité. C’est encore une étape au-dessus pour lui. Il est dans la catégorie reine, c’est un peu un exploit à son âge !".

Ses premiers tours de kart à 6 ans

Une promotion en WEC, récompense de nombreuses années d’investissement, depuis ses premiers tours de kart à l’âge de 6 ans. "Son parcours ne me surprend pas du tout. Charles, c’est quelqu’un de déterminé, qui fait tout ce qui est en ses capacités pour atteindre ses objectifs. Il est très sérieux, très mature pour son âge. Il sait ce qu’il veut mais c’est aussi un mec simple", raconte Pierre.

Il a soif de grandir. Il est modeste mais content de ce qui lui arrive.

Pierre, ami de Charles Milesi

Sa passion pour le sport automobile, Charles Milesi l’a hérité de son père. Patrice Milesi, militaire, s’installe à Dijon au début des années 2000. Il découvre alors la course sur le circuit de Prenois puis participe rapidement à ses premières compétitions nationales. Charles l’accompagne alors dans les paddocks et baigne dès son enfance dans cet univers.

"Il a essayé pas mal de sports, notamment le karaté. Mais il a été happé par le sport mécanique et surtout automobile, avec l’envie d’aller le plus haut possible. En 2013, j’ai mis fin à ma carrière amateur pour me concentrer sur Charles. Il fallait trouver des fonds, des sponsors, ça ne tombait pas du ciel".

Car le sport mécanique est une pratique qui coûte cher. Mais Charles Milesi commence à se faire un nom dans la discipline, notamment à l’international. Dans sa tête, le rêve de tous les fans de course automobile : la Formule 1.

Le Bourguignon suit le parcours classique en junior, termine deuxième du championnat de France de karting en 2013, devient pilote d’usine pour Tony Kart Racing en 2015, l’une des plus grosses écuries de la discipline, puis participe à des courses de Formule Renault et de F4.

2020, le premier accroc puis le rebond

Une ascension sans accroc, jusqu’en 2020. C’est l’heure des premiers coups durs. Cette année-là, il est promu en Super Formula, championnat majeur de monoplaces au Japon et antichambre de la Formule 1.

Mais ce qui devait ressembler à une belle histoire ne va pas tourner à l’avantage de Charles Milesi. "Ça ne s’est pas bien passé avec le Covid. Il a fallu qu’il revoie son parcours", détaille son père.

Le pilote doit abandonner ses rêves de Formule 1 et s’oriente vers l’Endurance. Il participe en septembre 2020 à ses premiers 24 Heures du Mans. "Ça lui a bien plu. Derrière, en 2021, ça a été la consécration : il remporte le championnat du monde LMP2 dès sa première année et les 24 Heures du Mans pour sa deuxième participation".

Alpine le repère et le recrute début 2023. Toujours en LMP2, il porte son équipe avec de solides performances et notamment une troisième place à Monza (Italie). "Il a montré qu’il était rapide, sûr et fiable. Après je suis son père, je ne suis peut-être pas le plus objectif ! Mais selon les logiciels de calcul, il était tout le temps au sommet de la hiérarchie", explique Patrice Milesi.

Un Schumacher comme coéquipier

Depuis quelques semaines, Charles Milesi était donc en pourparlers avec Alpine pour une promotion en WEC. "Quand tu regardes ses chronos, il n’est pas ridicule, il a sa place dans l’équipe ! Il a gagné les 24 Heures du Mans à 20 ans, il est là où il doit être", estime de son côté son ami Pierre.

Chez Alpine, le Bourguignon fera équipe avec Mick Schumacher, le fils de la légende aux sept couronnes mondiales en Formule 1. "C’est un grand nom, mais Charles est à sa place. Il sera au rendez-vous. La question n’est pas sur ses compétences à lui. Il va montrer qu’il a les capacités. Il risque de faire de beaux résultats", augure Pierre.

Charles Milesi est pour l’heure en phase de développement de la voiture qu’il pilotera la saison prochaine. Encore trop tôt donc pour évoquer ses ambitions. "Mais piloter pour Alpine, c’est évidemment une fierté pour lui. Faire tout ça avec une marque française, qui est en train de renaître, c’est plutôt sympa", salue son père.

Pour en savoir plus sur la place de Charles Milesi dans la hiérarchie, il faudra attendre la première course d’Hypercar. Ce sera le 2 mars au Qatar. S’en suivront sept autres week-ends de Grand-Prix, avec deux dates déjà cochées dans le calendrier de Charles Milesi : les 15 et 16 juin. Ce sont ces jours-là que se dérouleront les 24 Heures du Mans.

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