"On va essayer d’être à la hauteur" : les porteurs de la flamme paralympique se confient avant leurs passages en Côte-d'Or

Vingt-quatre relayeurs vont se transmettre la flamme paralympique lors de son passage à Châtillon-sur-Seine ce lundi 26 juillet. Parmi eux : la nageuse handisport Laura Mahieu et le trésorier du Comité départemental de handball Jean Billiaut, doyen de l'évènement.

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Ils porteront la flamme paralympique sur quelques mètres. Mais l'instant promet de marquer à jamais leur mémoire. Ce lundi 26 juillet à Châtillon-sur-Seine, 24 relayeurs vont se transmettre le précieux flambeau sur un parcours de 5 km. Jeunes, retraités, valides, invalides... Les porteurs viennent de tous les horizons. Ils s'apprêtent à vivre un moment chargé d'émotion.

Laura Mahieu, vice-championne de France de natation handisport

À 24 ans, Laura Mahieu fait partie des heureux élus. Elle sera la douzième relayeuse du parcours. Après un titre de vice-championne de France de natation handisport chez les moins de 20 ans, la licenciée du club Alliance Dijon Natation a décroché deux records de France dans les catégories de nageurs porteurs d'un handicap léger : 1'28 sur le 100 mètres dos en 2018 puis 2'04 sur le 100 mètres brasse en 2022.

Née sans tibia, amputée des deux jambes à l'âge de dix mois, la dijonnaise est tombée très tôt dans le grand bassin. Elle n'a que trois ans quand ses parents l'emmènent pour la première fois à la piscine. "Ils voulaient que je me confronte au regard de l’autre, je n’avais pas de prothèse mais je me suis sentie à l’aise et j’ai demandé à y retourner", raconte la jeune femme. 

À l'entrée au collège, elle découvre la compétition. Ses débuts sont tonitruants. "Dès la première année, je me suis qualifiée aux championnats de France adultes. Je ne m’y attendais pas, les résultats sont arrivés vite", se souvient-elle. La pratique prend une place de plus en plus importante : "à 18 ans, je faisais jusqu'à six entraînements par semaine". 

Quand je suis sur la terre ferme, je ne suis pas libre de mes mouvements, alors que dans l’eau, je suis au niveau des valides, je nage comme les autres.

Laura Mahieu

vice-championne de France de natation handisport des moins de 20 ans

Quand elle quitte les lignes d'eau, la sportive couche ses mots sur le papier, à tête reposée. Elle a publié trois libres autobiographiques et poétiques sur le handicap et le sport. Le dernier en date est paru en septembre 2023.

C'est le Conseil départemental de la Côte-d'Or qui a proposé sa candidature au relais de la flamme. "Je n'ai pas hésité une seule seconde", confie l'athlète. "C’est le symbole des JO, j’avais envie de faire partie de cet évènement et de sensibiliser le grand public à la question du handicap".

Une occasion unique selon elle de mettre en avant la pratique du handisport et de battre en brèche les idées reçues : "le handicap n’empêche pas de faire du sport et d’accomplir plein de choses au quotidien", martèle Laura Mahieu.

Mes parents m’ont élevé comme mon frère qui est valide. Ils m'ont toujours dit que je pouvais tout faire alors j’ai toujours eu cette mentalité-là

Laura Mahieu

vice-championne de France de natation handisport des moins de 20 ans

Famille et amis assisteront à son relais à Chatillon-sur-Seine. Un rêve en passe de se réaliser mais la nageuse ne compte pas s'arrêter là : "J'aimerais me qualifier aux championnats d’Europe de 2026 avec les valides, en catégorie master, ce qui correspond aux plus de 25 ans".

► À lire aussi : CARTE. Flamme paralympique : parcours, porteurs, circulation... les informations pratiques pour ce 26 août en Côte-d'Or

Jean Billiaut, le monsieur sport du Châtillonnais et doyen de la flamme

Autre génération, même passion pour le sport. À 81 ans printemps, Jean Billiaut baigne dans le milieu associatif depuis cinquante ans. Il a été successivement joueur, trésorier et président du club de handball de Châtillon-sur-Seine. Cet ancien employé de banque à la retraite occupe toujours une place dans le milieu sportif régional puisqu'il est trésorier du comité de Côte-d’Or de handball. 

Sa désignation comme porteur de la flamme fait suite à un désistement de dernière minute. Il l'a appris par un responsable du comité d'organisation des jeux paralympiques, moins d'une semaine avant le grand jour. "Je me suis dit pourquoi pas, l'effort physique ne va pas être très intense", plaisante celui qui s'était initialement inscrit en tant que bénévole de l'évènement.

Les imprévus, Jean Billiaut en a connu plus d'un dans son existence. Il s'essaye au handball à 15 ans, grâce à l'école, puis s'inscrit dans un club en revenant de l'armée. Son poste de prédilection : gardien de but. "J’étais pas mauvais, j’avais de bons réflexes et à l'époque je mesurais 1 mètre 69. Aujourd'hui, j'en fait 4 centimètres de moins", sourit-il.

Je ne suis pas prêt de revoir un tel évènement à Châtillon. Si ma mémoire ne flanche pas, ce moment va rester longtemps.

Jean Billiaut

porteur de la flamme paralympique

Celui qui ne raffole pas des objectifs d'appareil photo va pourtant prendre toute la lumière ce lundi. Une échéance que l'intéressé aborde en toute décontraction. "J'y pense un petit peu tous les jours depuis mardi. On va essayer d'être à la hauteur". Aux premières loges, son épouse immortalisera l'évènement, histoire de garder des archives pour les enfants et petits enfants.

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