Dimanche 18 juin, vers 21 heures, une tempête a ravagé les champs à Savoisy et Puits, en Côte-d'Or. "Du jamais vu en 30 ans", selon les agriculteurs qui ont perdu jusqu'à 90% de leurs parcelles.
Un déluge d'eau et de grêle s'est abattu sur les communes de Savoisy et Puits dimanche 18 juin, dans la soirée. Pendant une demi-heure, l'orage s'est déchaîné sur un couloir de 3 kilomètres, faisant trembler les vitres des maisons et décapitant les cultures dans les champs. "C'est du jamais-vu en 30 ans, depuis que je me suis installé, rapporte Rémy Coucheney, céréalier à Puits (Côte-d'Or). 60 hectares de mon exploitation ont été touchés. L'orge de Printemps par exemple est détruit à 85%. "
D'autres agriculteurs font le même constat. Yannick Salomon est installé à Savoisy : "Il y a des dégâts sur toutes les parcelles (orge d'Hiver, orge de Printemps, colza, maïs). Certaines pertes seront indemnisées par les assurances mais le manque de fourrage risque d'être un problème."
Le maïs cultivé par cet agriculteur sert en effet à nourrir le cheptel de l'exploitation : "cette culture est rare dans le Châtillonnais. Si nous devons la faire venir de loin, il y aura un coût supplémentaire. Pour combler les pertes, je vais replanter du sorgho dès que l'on aura moissonné l'orge d'hiver. Cela permettra de refaire du stock supplémentaire pour subvenir aux besoins du bétail cet hiver" complète Yannick Salomon. Une parcelle voisine de maïs ensilage avait déjà été impactée par la grêle il y a quatre ans.
Des experts sur le terrain
Depuis quelques jours, les experts se succèdent pour évaluer les dégâts. Les relevés sont précis : en fonction du nombre d'épis détachés, une parcelle sera estimée détruite à 12%, une autre à 60%. À Puits, Nicolas Chauve sait déjà que ces 200 hectares de terres sont impactés de 25 à 45%. Il s'estime "assez chanceux par rapport à d'autres, même si c'est la deuxième fois en dix jours que mon exploitation est touchée. Je vais pouvoir moissonner l'orge d'hiver d'ici la semaine prochaine. Pour le tournesol et le maïs, les experts repasseront car la récolte n'est pas tout de suite."
Des assurances indispensables
Les assurances sont devenues indispensables dans le monde agricole : "Avant, on pouvait jouer, se dire qu'on s'assurait un coup de temps en temps, sourit Rémy Coucheney. Aujourd'hui, avec les événements climatiques, tout le monde a au moins l'assurance grêle." Il s'agit d'assurer un capital-récolte espéré : "On estime un rendement à venir avec un tarif en face. Par exemple, 7 tonnes de rendement à 250€/tonne", explique l'agriculteur de Puits.
Cette assurance a un coût : "C'est facilement 7000 à 8000 € par an mais cela couvre les charges fixes et opérationnelles. On fera l'impasse sur notre salaire bien sûr, sinon l'assurance serait trop chère, mais c'est déjà bien," conclut Rémy Coucheney.