"C'est une déception" : à Saint-Saulge, le lycée professionnel Cœur de Nièvre ferme définitivement

Le Lycée professionnel Cœur de Nièvre de Saint-Saulge spécialisé dans l'enseignement agricole ferme ses portes à la fin de l'année scolaire 2023. Placé en redressement judicaire en 2020, le groupe SOS avait repris les commandes pendant 3 ans. Baisse des effectifs, fermetures de classes... le village accuse le coup.

Cette fois, le glas de l'église du village de Saint-Saulge (Nièvre) sonne pour le lycée professionnel Cœur de Nièvre. L'établissement privé associatif d'enseignement agricole ferme définitivement à la fin de l'année scolaire 2022-2023.

Le groupe SOS était devenu gestionnaire du lycée depuis 2020 et la mise en redressement judiciaire d'Iperma à l'époque. Les responsables ont prévenu le personnel, les élèves et les élus à partir du 15 juin. Ils ont annoncé la fermeture officiellement dans un communiqué le 21 juin.

"Une baisse continue des effectifs"

La principale raison de cette fin d'activité est liée à la diminution des effectifs, selon le groupe SOS. Cette décision est ainsi "due à une baisse continue des effectifs et aux fermetures de classes associées, dans la foulée d’un redressement judiciaire du lycée en 2020". S'en sont suivies des diminutions de dotations publiques.

Avec 34 élèves tous niveaux confondus en 2023 et une projection moindre pour la rentrée prochaine, SOS affirme que "les conditions ne sont plus réunies pour assurer une qualité d’accueil, de bonnes conditions d’apprentissage pour les élèves et de bonnes conditions de travail des salariés".

Le village en lui-même subit aussi une baisse démographique : de 881 habitants en 2008, à 781 en 2013 puis 724 en 2019 selon l'Insee.

Le maire entre "prudence" et "déception"

Christian Gentil, maire de la commune, a appris la nouvelle jeudi 15 juin par Christophe Steckowski, le directeur de l'établissement. Il est l'un des premiers déçus par cette annonce. "C'est une déception globale", lance-t-il avant d'ajouter : "Surtout pour les salariés et les élèves qui sont les premiers touchés."

Plus que la fermeture en elle-même, l'édile de Saint-Saulge regrette la manière dont les choses se sont passées. "Annoncer cette décision 6 jours avant de réunir le comité d'orientation... c'était avant-hier à 16h30 et ce que je peux vous dire c'est que ma voix s'est élevée et que j'ai fait part de mon indignation quant à cette prise de décision unilatérale."

"Nous devons raisonner avec prudence, on a du temps. C'est malheureux, mais on ne peut pas changer le fait que le lycée n'ouvrira pas en septembre."

Christian Gentil

maire de Saint-Saulge (Nièvre)

Malgré cette colère froide, l'élu local veut "rester prudent" quant à la suite. "Il faut laisser le temps, c'est prématuré. Il n'y a pas d'éléments de mesure pour l'heure et c'est ce que je déplore. Nous devons comprendre ce qui n'a pas marché."

Quel avenir pour les installations ?

Si l'avenir du Lycée professionnel ne semble plus faire aucun doute, qu'en-est-il du bâtiment et du service de restauration ? "L’activité de restauration externe du lycée, qui bénéficie à un grand nombre de jeunes des établissements riverains (400 repas distribués par jour), est maintenue avec un niveau de qualité toujours aussi exigeant et favorisant les produits locaux", assure le groupe SOS dans son communiqué.

Pour le bâtiment en lui-même en revanche, c'est plus flou. "Une réflexion sur la relance d’un nouveau projet et de nouvelles activités, en lien avec l’ensemble de ses partenaires locaux est également prévue pour l’année 2023/2024", selon SOS.

"Le bâtiment appartient à SOS. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils ont en tête pour la suite. Leur première volonté était de faire accepter la fermeture à tout le monde."

Christian Gentil

maire de Saint-Saulge (Nièvre)

Plusieurs bâtisses sont à l'abandon dans le village. La commune s'est d'ailleurs engagée à réhabiliter le plus possible. Une chose est sûre, Christian Gentil ne compte pas abandonner les installations du Cœur de Nièvre.

"Nous allons voir ce que SOS a prévu. En tout cas, le lycée est en bon état même s'il y a quelques travaux à faire. C'est un beau bâtiment, un ancien couvent, il doit être préservé. On travaillera tous ensemble et personne ne laissera le bâtiment se dégrader", promet-il.

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