Pour contrer le manque de personnel dans les crèches, le gouvernement autorise à partir du mercredi 31 août le recrutement de personnes non-diplômées. Une mesure qui ne fait pas l’unanimité en Côte-d'Or.
Le recrutement dans les crèches est devenu un véritable parcours du combattant et la Bourgogne ne déroge pas à cette règle. Pour faire face à ce tte pénurie, le gouvernement a publié un arrêté le 4 août 2022 permettant le recrutement de personnes non-diplômées. Au grand dam des associations de la petite enfance de la Côte d'Or.
Une formation de 120 heures
À la micro-crèche Les Petits Jules à Dijon, deux auxiliaires de puériculture manquent à l’appel, malgré une longue campagne de recrutement. "C’est assez contraignant. On essaye d’avoir des équipes stables pour donner un sentiment de sécurité aux enfants. Aujourd’hui, on a du mal à le faire…" précise Mélanie Da Costa, directrice de la crèche.
Pour réussir à se procurer cette stabilité tant convoitée, le gouvernement assouplit les conditions de recrutement. Dès mercredi 31 août, chaque crèche pourra intégrer dans ses rangs une personne non-qualifiée. Seule condition à cette dérogation : lui faire valider une formation de 120 heures accompagnée par un professionnel.
"La dérogation sera soumise à un organisme de contrôle. Cela permet une continuité d’accueil en offrant des opportunités à des personnes qui ont envie de travailler dans l’enfance", assure Thérèse Majnoni d’Intignano, vice-présidente de la Fédération française des entreprises de crèches.
Une mesure qui divise
D’autres associations ne voient pas cette mesure d’un bon œil. La dérogation dévalorise un métier basé avant tout sur la vocation. "À l’issue de ces 120 heures d’accompagnement, ils vont peut-être se rendre compte que le métier ne leur plaise pas…" se désole Amandeline Chatellenaz, vice-présidente de la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants de Côte-d’Or.
Une mesure qui inquiète également de nombreux parents. "C’est dangereux ! Des personnes avec aucune expérience vont devoir faire face à des situations périlleuses", confie une mère de famille. L'objectif de cette mesure sera de réduire les délais d'attente pour les parents. Actuellement en France près de 10 000 places restent fermées en crèche pour autant de professionnels absents.