Porteur de multiples handicaps, il se voit refuser une aide spécialisée à son entrée au lycée : "c'est le parcours du combattant"

Timothée a 15 ans et est dyslexique, dysgraphique, dysorthographique et dyspraxique. Depuis l'école primaire, il est assisté par un accompagnant d'élèves en situation de handicap. En septembre 2024, il fera sa rentrée au lycée... où cet accompagnement lui est refusé, contre l'avis des professionnels de santé.

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"C’est un enfant avec une volonté acharnée de réussir mais on lui refuse sa chance", se désole Alexandra, la mère de Timothée.

Multiple "dys" (-lexique, -graphique, -orthographique, -praxique), se concentrer nécessite pour l'adolescent de grands efforts. Pour l'aider, un AESH (accompagnant d'élèves en situation de handicap) le suit depuis la sixième, au collège. Mais cet accompagnement lui est désormais refusé par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) de Côte-d'Or, alors qu'il s'apprête à rentrer au lycée.

"Après l'évaluation des besoins et des capacités de votre enfant, la CDAPH (Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées) a reconnu que l'aide d'un accompagnant ne répondra pas à ses besoins dans le cadre de sa scolarité", écrit la MDPH dans un courrier transmis aux deux parents.

Tous les professionnels que nous avons consultés nous disent que c’est nécessaire et eux, ils nous envoient ce courrier en refusant, sans même avoir effectué un entretien avec nous ou Timothée.

Alexandra

Les parents ont donc sollicité le département de la Côte-d'Or trois fois à la suite de ce refus, mais sans réponse pour l'instant. De quoi les questionner : "Ils estiment peut-être que l'ordinateur qui lui est donné est suffisant, mais ça ne l'est pas. Ils ne veulent pas comprendre que si notre fils se concentre sur le fait d'écrire, il ne peut pas avoir une réflexion en même temps. On demande à un enfant de 15 ans d'écrire sur un ordinateur comme une secrétaire !", souffle Alexandra. 

Timothée est suivi par le docteur Quercia spécialisé dans les troubles "dys" et chercheur à l’INSERM, qui recommande l'assistance d'un AESH. Dans ses bulletins scolaires, ses professeurs signalent également que quand Timothée est avec un accompagnant, il progresse mieux. La mère du futur lycéen, souligne qu’avec un AESH, ses notes sont de 15/20 alors que sans, il a 5/20, "c'est une preuve indéniable". 

Un dossier MDPH "c'est le parcours du combattant" 

Chaque année, les parents de Timothée doivent refaire une demande pour avoir un accompagnement pour leur fils. "C'est beaucoup de stress, pour nous et pour lui. À chaque rentrée scolaire c'est pareil, on ne sait qu'au dernier moment s’il aura de l'aide", confie Alexandra.

J’en viens à me dire que s’il avait un handicap physique, il serait plus aidé. J’ai l’impression que vu qu’il a un handicap invisible, il y a moins d’aide et ça me met en colère.

Alexandra

Dès les vacances de Toussaint, en novembre, la famille travaille sur l'élaboration de ce dossier à transmettre à la MDPH. Et chaque année, ses parents doivent déposer un recours, parce qu'ils essuient toujours un premier refus. "C'est le parcours du combattant. On envoie le dossier pour avoir un refus en juin, ensuite on fait recours et on ne sait qu'en août, pour la rentrée de septembre, s'il aura l'aide d'un accompagnant. On a l'impression d'être dans une boucle sans fin."

Contactée, la MDPH ne nous a pas fourni une réponse dans les délais de publication de cet article.

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