Pourquoi il n'y a jamais eu si peu de nouveau-nés en Bourgogne-Franche-Comté... depuis 1945

Le nombre de naissances en Bourgogne-Franche-Comté a régulièrement diminué ces dernières années. En cause, l'inquiétude pour l'avenir : le Covid, la guerre en Ukraine, l'environnement... et une population vieillissante dans notre région.

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Les Bourguignons et Francs-Comtois font-ils encore des enfants ? La direction régionale de l'Insee diffuse ce lundi les chiffres du nombre de naissance du mois de juillet 2023, parus au début du mois de septembre. 2001 enfants sont nés sur le territoire à cette période, contre 2258 en juillet 2022. Cela représente en moyenne 65 naissances par jour, contre 73 il y a un an. 

Depuis septembre 2022, le nombre de naissances en Bourgogne-Franche-Comté n'a cessé de diminuer par rapport au même mois de l'année précédente, selon les chiffres de l'institution. 

Jamais eu si peu de nouveau-nés "depuis 1945"

"Il y a eu 8,20 % de baisse entre les sept premiers mois de l'année 2023 et la moyenne des chiffres des années 2020 à 2022. Pour la Côte-d'Or, cela représente 12 %, précise Christophe Basso, directeur régional adjoint de l'Insee Bourgogne-Franche-Comté. C'est une tendance qui perdure depuis le début de l'année 2021, neuf mois après le premier confinement". Il précise qu'il n'y a jamais eu si peu de nouveau-nés "depuis 1945".

Le taux de fécondité est quant à lui de 1,78 enfant par femme en Bourgogne Franche-Comté, pour 1,80 sur l'ensemble du territoire en 2022. 

"En cause, il y a l'inquiétude pour l'avenir, notamment en raison du contexte : le Covid, la guerre en Ukraine, l'environnement..., détaille le directeur adjoint. Dans notre région, la population est de plus relativement âgée. Des villes comme Dijon ou Besançon attirent des jeunes pour leurs études, mais ils repartent par la suite."

Cette baisse se voit également sur l'ensemble du territoire. Si les naissances ont baissé de 7,8 % entre 2022 et 2023 sur la période de janvier à juillet en Bourgogne Franche-Comté, elles ont baissé de 9,4 % en Nouvelle-Aquitaine, de 7 % en Centre Val-de-Loire, et de 8,1% en Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Le seul territoire qui connaît une augmentation est la Guyane, avec une hausse de 0,5 %. 

Le Sénonais, la frontière suisse et le Mâconnais plus dynamiques

Sur le territoire, certains bassins de vie parviennent cependant à garder plus de dynamisme. 

"Le Sénonais, qui est proche de Paris, le Mâconnais, proche de Lyon, ou encore la frontière suisse conservent une attractivité, qui leur permet de connaître davantage de naissances"

Christophe Basso, directeur de l'Insee Bourgogne Franche-Comté

Parmi les territoires où les naissances sont les plus rares, on trouve la Nièvre, avec 114 naissances en juillet 2023, contre 365 pour la Côte-d'Or. En Haute-Saône, territoire également moins dynamique sur le plan de la natalité, on en compte 163 sur la même période, contre 493 dans le Doubs. 

Comment relancer la natalité ? 

Si Christophe Basso estime qu'il y aura "peut-être une nouvelle reprise" d'ici la fin de la décennie, "un mini baby-boom ayant eu lieu dans les années 2000", il juge que cette tendance pourrait être "lourde". "Il faudrait que ces territoires gagnent en attractivité, notamment pour les actifs. La Nièvre par exemple se maintient par le solde migratoire, mais attire essentiellement des personnes qui ne sont plus en âge d'avoir des enfants", décrit le directeur adjoint. 

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