Le groupe Urgo a dévoilé, ce vendredi 30 septembre 2016, un important projet de recherche-développement de 50 millions d'euros concernant l'ulcère du pied diabétique, qui devrait permettre au groupe de pénétrer le marché américain et de créer à terme une centaine d'emplois en France.
"C'est le plus important investissement de l'histoire d'Urgo pour un projet de recherche-développement", a déclaré à l'AFP Pierre Moustial, directeur général du groupe. Urgo investira environ 38 millions d'euros et va bénéficier d'un financement supplémentaire de près de 12 millions d'euros dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA).
Le projet Akeome d'Urgo vise à développer une matrice cicatrisante associée à un actif pharmaceutique pour traiter l'ulcère du pied diabétique, un marché mondial pesant 2,8 milliards de dollars, dont un tiers aux Etats-Unis, selon Urgo. Pour la première fois, le groupe va aussi mener des études cliniques aux Etats-Unis, en plus de l'Europe, pour remplir les exigences réglementaires de l'agence américaine du médicament (FDA) et espérer pouvoir un jour commercialiser ce produit outre-Atlantique.
Ce futur traitement pourrait représenter à terme "entre 200 et 250 millions d'euros de chiffre d'affaires dans le monde" par an, dont près de 100 millions d'euros aux Etats-Unis, a estimé Pierre Moustial, parlant d'un projet "transformateur" pour le groupe, dont les ventes globales s'élevaient l'an dernier à 620 millions d'euros (+8%). Alors qu'il est numéro 3 des pansements en Europe, Urgo n'est pas directement implanté aux Etats-Unis à l'heure actuelle. Il réalise sur ce marché des ventes microscopiques, de l'ordre "de 2 à 3 millions d'euros" par an, selon Pierre Moustial, invoquant des barrières réglementaires "très fortes" pour les produits de santé.
Le projet Akeome devrait par ailleurs avoir des retombées en termes d'emplois dans l'agglomération de Dijon, où est situé le centre mondial de recherche-développement d'Urgo. "On anticipe la création de 105 emplois directs d'ici 2026, dont 23 sur la période de développement et transposition industrielle de 2016 à 2023", a précisé Pierre Moustial.