Une ex-habitante de Chivres (Côte-d'Or) a été reconnue coupable, ce lundi 6 février, d'avoir laissé en divagation ses deux chiens en décembre 2018. Ils s'étaient introduits dans une basse-cour et avaient massacré tous les animaux, chèvres, moutons et poules, qui s'y trouvaient.
Plus de quatre ans après les faits, le tribunal de police a rendu sa décision sur cette affaire qui avait marqué le petit village de Chivres, près de Seurre en Côte-d'Or. Deux chiens en liberté s'étaient introduits chez un couple d'agriculteurs à la retraite qui élevaient des bêtes, et avaient massacré tous leurs animaux : 33 poules, six moutons et deux chèvres.
Après plusieurs reports d'audience, le délibéré était rendu ce lundi 6 janvier, en l'absence de la prévenue qui ne s'est pas présentée au tribunal de Dijon. Julie C., 35 ans, devra verser près de 3 800 euros : 41 amendes de 10 euros pour chaque animal tué, ainsi que 1 316,81 euros de préjudice matériel, 1 000 euros de préjudice moral et 1 000 euros au titre de l'article 475-1 du code civil.
"Des chiens, ça se surveille"
"Ça faisait quatre ans que l'on attendait ça", déclarent Agnès et Pierre, fille et gendre des victimes. Le couple d'agriculteurs retraités, âgé de 88 et 94 ans, n'est pas venu à l'audience mais reste très marqué par le drame. "Ça a beaucoup perturbé maman, elle a un peu perdu la tête depuis", déplore sa fille, qui affirme que l'issue aurait pu être encore plus grave.
"Heureusement, ils étaient chez moi le soir où ça s'est passé. S'ils avaient été sur place, ils seraient sans doute allés voir ce qu'il se passait dans l'étable en entendant le bruit, ils se seraient fait aussi attaquer par les chiens..."
Agnès, fille du couple d'agriculteurs
Aujourd'hui, la famille se dit soulagée d'avoir été entendue par la justice et espère que cette histoire permettra une prise de conscience aux propriétaires de chiens. "Il faut leur dire que des chiens, ça se surveille, il ne faut pas les laisser en divagation. Quand ça s'est passé, tout le village a témoigné, tout le monde savait que ces chiens étaient régulièrement en liberté !", atteste Pierre.
Le couple de retraités n'a pas eu le cœur de reprendre des animaux après le drame. "Ils n'ont plus que deux poules qu'ils gardent pour les œufs", expliquent Agnès et Pierre. "L'agriculture, c'est toute leur vie, ils faisaient ça depuis 90 ans."
Les deux chiens : un labrador croisé boxer et un dogue des Canaries
La nuit du 23 au 24 décembre 2018, ces deux grands chiens (un labrador croisé boxer et un dogue des Canaries) étaient entrés dans le bâtiment fermé du couple de retraités et avaient fait un véritable carnage : tous les animaux étaient morts.
Dans notre reportage (attention, certaines images sont dures), le couple d'agriculteurs à la retraite, alors âgé de 84 et 90 ans, témoignait de sa très forte émotion. "Je ne pouvais plus parler quand j'ai découvert ça, j'ai pleuré comme une madeleine", disait Raymonde.
D'autant que le couple a subi une "double peine". Selon le maire de Chivres, contacté le 12 décembre, la propriétaire des chiens n'était autre que la locataire des deux retraités... "Elle est partie rapidement à la suite de cette affaire et a laissé la maison dans un triste état", se rappelle Jean-Marc Chapuis. L'élu se souvient d'une personne peu intégrée, voir carrément hostile, au reste du village.
En 2018, la propriétaire, jointe par France 3 Bourgogne, avait déclaré : "C’est vrai que c’est un carnage, c’est de notre faute, on le regrette profondément, on s’en excuse auprès de la famille. Mais nos chiens ne sont pas dangereux. Ils ne sont pas catégorisés et sont bien assurés. L’un des deux chiens est dans le Sud chez moi. En revanche, nous ne souhaitons pas effectuer les expertises."