Un projet d'aménagement à Chenôve (Côte-d'Or) crée la controverse. Fin août, la mairie a installé un barrage routier pour désengorger la départementale menant à la route des Grands Crus. Les commerçants redoutent une perte de revenus, et les habitants du quartier dénoncent les nuisances sonores.
Deux rangées de poteaux et un panneau "route barrée" : depuis le 29 août, à Chenôve (Côte-d'Or), c'est ce qui empêche les voitures d'accéder à la départementale et à la route des Grands Crus de Bourgogne. La mairie a décidé de fermer la rue pour réduire de moitié le trafic routier sur cet axe.
"Les rues Maxime Guillot et Marsannay sont très passantes, avec plus de 9 000 véhicules par jour," explique le maire de Chenôve, Thierry Falconnet (PS). Il ajoute : "Nous voulons également casser l'axe Nord-Sud pour faciliter la traversée de la ville. Le secteur est en effet très résidentiel, et ces axes ne peuvent supporter qu'entre 1 500 et 4 000 véhicules."
Cette décision, annoncée dans un premier temps en juillet 2024, provoque l'indignation des habitants des rues adjacentes et des commerçants. La principale inquiétude de ces derniers est une perte de chiffre d'affaires. Ouidade Haddad, cogérante d'une boulangerie à Chenôve, constate que son dimanche a été trop calme. "On a engagé des dépenses liées à des travaux."
"Là, on se retrouve avec une baisse du chiffre d'affaires. Cela m'inquiète. Si cela continue, on va devoir mettre les clés sous la porte," estime-t-elle. D'après le bureau d'études au service des politiques alternatives de déplacement, la voiture reste prépondérante dans les déplacements des habitants des villes moyennes.
Un report sur les rues voisines
L'autre problème est le report du trafic vers les rues adjacentes. De nombreux accès aux services essentiels sont désormais bloqués. "Pour aller chercher nos enfants, pour aller chercher du pain, pour faire nos courses, on doit faire un demi-tour. On est obligé de faire des demi-tours pour tout !" explique Abdel, habitant du quartier depuis plus de vingt ans.
Un autre estime que le nombre de véhicules traversant sa rue est passé d'une quarantaine de voitures par jour à 130 par heure.
Les voitures cherchant à accéder à la rue Maxime Guillot utilisent désormais cette rue pour contourner le barrage, avec de nombreuses conséquences. "Les poids lourds qui passent sur les plaques d'égout la nuit font un bruit insupportable. Donc, nous n'arrivons pas à dormir," explique-t-il.
"La cohabitation n'est pas possible," ajoute-t-il. "Je ne comprends pas pourquoi ils ont barré une partie de la rue." Une pétition a été lancée et a déjà dépassé les 1 200 signatures. À l'issue d’une expérimentation d’un mois, la mairie de Chenôve décidera du sort du barrage.