Mercredi 27 septembre en fin de journée, une petite vingtaine de militants se sont réunis dans le parc des glacis au-dessous de la Gare Viotte à Besançon (Doubs) pour déployer une banderole « non à l’autoroute A69 ». Explications.
Le projet de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres ne fait pas consensus. Le collectif d'opposants au projet autoroutier s’est d’ailleurs mobilisé le 25 septembre 2023 devant le ministère de la Transition écologique à Paris. Le militant Thomas Brail avait été délogé dimanche de l'arbre dans lequel il était installé depuis 10 jours.En grève de la faim depuis début septembre, ce dernier représente le collectif "La voie est libre", il est opposé au projet d'autoroute au nom de l'environnement et du climat.
Le tronçon autoroutier entre Toulouse et Castres mobilise aussi l’Atécopol. Un collectif de 200 scientifiques toulousains, dont deux auteurs du GIEC, n’est pas "favorable à la construction de l'autoroute A69" et souhaite "l'arrêt des travaux de ce projet d'autoroute".
Investir dans d'autres modes de transports
À Besançon, la question du développement des autoroutes et des grands tronçons de route ou contournements est l’un des chevaux de bataille des militants d’ANV COP 21 et Alternatiba. Etaients également présents aux glacis, des militants du comité local des Soulèvements de la Terre, d’Extinction Rébellion et d'autres organisations locales.
« Nous avons voulu manifester notre soutien aux oppositions fortes face à ce projet d’autoroute A69 et aux grévistes de la faim qui mettent leur santé en danger. On ne peut pas s’empêcher de faire un parallèle avec la situation locale et le projet de mise à deux fois deux voies de la N57 entre Beure et les tours de l’Amitié à Besançon, qui va encore donner plus d’opportunités aux automobilistes de prendre le pas sur les autres modes de déplacement. Ce sont toujours les mêmes qui vont payer. Cette route est très proche de Planoise qui est déjà très exposé à la pollution avec l’usine d’incinération. Cela va encore accentuer aussi la scission avec le reste de la ville” explique Marion (ANV COP 21) interviewée par notre journaliste Emmanuel Deshayes.
“On voit que le gouvernement n’a pas de mal à mettre de l’argent dans les infrastructures routières mais pas dans le développement des autres modes de transport. Ces trente dernières années, on a investi deux fois plus d’argent dans les voitures que dans le train» ajoute la jeune militante.
À Besançon, la mise à 2x2 voies de la RN57 “passerait juste à côté de l’école Champagne qui compte plusieurs centaines d’élèves … Le gouvernement a annoncé 700 millions d’euros pour les RER urbains mais rien que celui de Bordeaux est estimé à 700 millions. Encore un projet qui ne se réajuste pas” réagit Estelle, membre d’Alternatiba.
A69, un long combat
Au printemps, plusieurs milliers d'opposants à la construction de la portion d'autoroute de 53 km entre Toulouse et Castres ont manifesté pour dénoncer ce projet jugé contradictoire avec l'urgence climatique. De nombreux recours administratifs ou juridiques ont été lancés contre l'A69 mais aucun n'a pour l'heure abouti.