Elle a 86 ans, un panneau annonce que sa maison sera démolie : "C'était comme un avis de décès placardé !"

Arlette Kromicheff, une Dijonnaise âgée de 86 ans, découvre un beau matin qu'elle doit quitter la maison qu'elle habite depuis ses 18 ans. Cette maison, dont elle n'est plus propriétaire depuis 1997 à la suite du décès de son mari, a été revendue à un promoteur immobilier. Ses enfants se mobilisent actuellement pour qu'elle puisse finir ses jours là où elle a gardé tous ses repères.

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Arlette est en état de choc depuis qu'elle a découvert qu'une pancarte indiquant "permis de construire" a été accrochée sur les grilles de sa maison. Il s'agit de la maison de son défunt mari artisan couvreur-chauffagiste, qui n'appartenait plus à la famille depuis la liquidation judiciaire de son entreprise à la suite d'une mauvaise chute. Des dispositions avaient été prises pour qu'ils puissent habiter cette maison jusqu'à leur mort. Georges Kromicheff est mort en 2015, mais du jour au lendemain, on demande à Arlette Kromicheff, 86 ans, de quitter les lieux.

On a découvert cette pancarte en rendant visite à ma belle-mère un soir de fin mai.

Françoise Kromicheff, la belle-fille d'Arlette Kromicheff

Arlette Kromicheff vit seule dans sa maison du quartier de la Charmette, à Dijon. Une maison, construite des mains de son mari et agrémentée d'un jardin arboré. L'octogénaire y a tous ses repères car elle y vit depuis ses 18 ans. Des aides de vie viennent s'occuper d'elle quotidiennement. Mais un soir de la fin mai, Arlette chute. Lorsque son fils Yvan et sa femme Françoise interviennent pour l'aider à se relever, ils découvrent, éberlués, le permis de construire placardé sur la grille du jardin. "C'était comme un avis de décès placardé sur les grilles de la maison !" s'exclame Françoise.

Ils voulaient protéger leur vieille mère et faire reculer la vente

La famille d'Arlette avait été informée des projets de vente de la maison familiale, mais rien ne devait revenir aux oreilles d'Arlette. Depuis 1997, le propriétaire de la maison, M.Eddajibi, percevait une rente locative, mais pour des raisons personnelles, il souhaitait revendre ce bien : "J'avais toutes les peines du monde à entrer en contact avec la famille. Je ne disposais que d'un numéro de portable sur lequel je ne devais communiquer que par SMS. En 2023, j'ai pu enfin m'entretenir avec Yvan, dans le jardin, bien à distance de sa mère. Ce fût une longue discussion au cours de laquelle j'ai pu lui parler de mon projet de vente", nous explique-t-il.

Toujours selon le propriétaire, la famille ne souhaitait pas lui acheter la maison.

Début 2024, l'avocat du propriétaire adresse à la famille Kromicheff plusieurs courriers dans lesquels est notifiée la vente et une proposition de logement de substitution "à environ 600 mètres du domicile de la grand-mère", nous précise M.Eddajibi.

"Ç'a été très compliqué de trouver un acheteur pour cette maison de quartier", ajoute-t-il, "je n'ai pas eu d'autre solution que celle de la vendre à un promoteur", concède-t-il.

Le ciel me tombe sur la tête !!!

Arlette Kromicheff, 86 ans

Lorsque Arlette Kromicheff apprend que la maison qu'elle habite depuis toujours a été vendue, elle en ressort complètement abasourdie. "Elle pensait finir ses jours dans cette maison, elle croyait qu'un bail la protégeait", nous explique Françoise, sa belle-fille. Arlette enchaîne les chutes, ne se nourrit plus, à tel point qu'il faut la faire hospitaliser. Les médecins lui diagnostiquent une détérioration physique et psychique provoquée par une forte anxiété réactionnelle. Elle reprend actuellement des forces dans une maison de repos en Côte-d'Or.

De nombreux soutiens

Depuis le départ en convalescence d'Arlette, Yvan et Françoise s'occupent maintenant d'entretenir la maison. L'occasion de croiser des riverains qui leur apportent leur soutien. "Ils sont attachés à cette petite maison et son beau jardin qui fait comme un petit îlot de verdure dans le quartier", nous rapporte Françoise, qui fustige au passage "l'appétit" des promoteurs dans un quartier qui ne cesse d'être "grignoté."

Les soutiens apportés sont aussi nombreux sur la page facebook mise en ligne et via l'adresse mail suivante : arlette.soutien@gmail.com

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