Mauvaises ventes pour le Pass rail : une révolution ratée pour la Bourgogne-Franche-Comté, "ça a été imposé aux régions"

Les mauvais chiffres de vente du Pass rail destiné aux 16-27 ans font réagir. Michel Neugnot, le 1er vice-président de la région, estime que l'État est responsable, tandis que les jeunes bourguignons regrettent que l'offre n'ait été proposée qu'en été.

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Ce devait être une petite révolution dans le monde ferroviaire. La mise en vente d'un pass rail, inspiré du modèle allemand, devait permettre à de nombreux jeunes de 16 à 27 ans de voyager en illimité sur les réseaux TER et Intercités cet été, pour 49€ par mois. Mais à l'heure du bilan, les retours sur cette expérimentation sont nettement plus contrastés que prévu.

Au total, 235.376 exemplaires de cet abonnement se sont écoulés selon le Ministère des transports. Rien d'étonnant selon Michel Neugnot, le 1er vice-président de la région Bourgogne-Franche-Comté, chargé des transports : "L’objectif c’était de refaire l’expérience allemande, qui se casse elle-même la figure actuellement parce que son financement est impossible. On a commis des erreurs d'analyse dès le départ, et donc les résultats sont très en deça des chiffres souhaités."

Le gouvernement visait en effet les 700.000 pass vendus à la fin de la période estivale, lors du lancement de l'opération début juin.

"On l’a fait pour ne pas être traités de mauvais coucheurs, comme toutes les régions"

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet échec, alors même que le train ne cesse d'attirer les nouvelles générations. Le dispositif est né dans la douleur début juin, après de longs mois de négociations entre les différents acteurs du rail, mais surtout quelques jours seulement avant sa mise en vente. Pendant l'été, les régions ont également continué de proposer des promotions à destination des 16-27 ans, public visé par le pass rail. Résultat, l'abonnement s'est parfois révélé être moins attrayant que l'achat d'un billet promotionnel.

Cédric Journeau, de la FNAUT (Fédération nationale des associations d'usagers des transports) Bourgogne-Franche-Comté, pointe de son côté les nombreuses contraintes qui n'ont "pas facilité l'usage" de cette offfre. Par exemple, certains trajets étaient non réservables en cas d'affluence. Selon le représentant des usagers, il y a donc eu un manque de communication autour de la vente du pass rail, de la part de la SNCF, des régions et de l'État.

Ils se rejettent tous la balle. La question derrière, c'est qui va payer ?

Cédric Journeau

président de la FNAUT BFC

Cet échec, Michel Neugnot le reconnaît, et assume d'avoir accepté la mise en place de l'abonnement "pour ne pas être traités de mauvais coucheurs, comme toutes les régions". Le vice-président estime donc que l'État, qui a géré l'organisation et la communication, est ici responsable.

Selon lui, il aurait fallu davantage s'inspirer du pass "TER de France", un abonnement mis en place directement par les régions pendant les deux étés de la crise Covid, pour relancer le train. Celui-ci permettait une plus grande flexibilité que le pass rail.

Même si les chiffres de vente démontrent l'inverse, Michel Neugnot estime que cette offre "avait été un plus grand succès que le pass rail."

Des jeunes bourguignons regrettent le choix de la période estivale

Ces chiffres décevants se vérifient également par les témoignages de jeunes bourguignons que nous avons recueillis. Théo, 19 ans, avoue avoir hésité à acheter le pass au début de l'été : "je voulais tester différentes destinations", explique-t-il. Finalement, cet habitant de Nevers y a renoncé, estimant la desserte ferroviaire de ses environs trop fragile pour en profiter convenablement : "Ici, la ligne principale c'est l'Intercités Paris-Clermont, qui a très peu de fiabilité." Pour Théo, le plus simple reste la voiture, car "c'est plus simple et on est sûrs d'arriver".

À l'inverse, Benjamin, également âgé de 19 ans et vivant aussi dans la Nièvre, a acheté le fameux abonnement. Mais avant tout pour se rendre à Dijon, pour ses études et son travail. "J'ai pu faire beaucoup d'aller-retours chez moi grâce au pass, mais aussi un aller-retour à Paris. J'ai aussi visité les alentours de Dijon".

Les deux sont en tous cas d'accord sur un point : ils souhaitent que le pass soit reconduit, pas uniquement l'été, mais sur toute l'année. "J'espère que ça sera reconduit le plus tôt possible, parce que c'est une vraie économie. C'est dommage qu'ils ne le poursuivent pas sur le reste de l'année", souligne Benjamin.

Un scénario incertain à ce jour, au vu des difficultés rencontrées. Cédric Journeau, de la FNAUT BFC, espère tout de même que le dispositif sera reconduit l'été prochain. Sans aucune certitude, pour le moment.

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