Quatre ans après le vol de son violon, d'une valeur de 35 000€, Camille Labroue a de nouveau le sourire. Ce musicien professionnel de l'Orchestre Dijon Bourgogne a retrouvé son instrument, réapparu miraculeusement dans un magasin d'un quartier lyonnais
C'est une histoire digne des plus beaux contes des fêtes de fin d'année. En tout cas, Camille Labroue l'a vécue comme tel : "Je ne pouvais pas espérer plus beau cadeau de Noël", confie ce musicien professionnel de l'Orchestre Dijon Bourgogne. Le 29 novembre dernier, il a retrouvé son violon, un instrument volé un peu plus de quatre ans auparavant, et tout cela grâce à un simple post Facebook.
Revenons le 2 juin 2020. Ce jour-là, Camille Labroue se trouve à Lyon. Il vient de terminer une répétition pour l’un de ses spectacles. Il rentre chez lui, transportant son précieux violon et ses deux archets dans son véhicule. Une fois arrivé, il monte rapidement pour aller chercher du mobilier.
Lorsqu'il redescend, son monde s'écroule. "Ma voiture a été crochetée, et je ne retrouve plus la sacoche où se trouvait mon instrument", raconte-t-il. Il contacte immédiatement la police puis son assurance pour faire évaluer les pertes. "Mon véhicule est inspecté par des experts, et je suis remboursé à hauteur de 50 000 euros."
Mais Camille ne ménage pas ses efforts pour retrouver son violon : il fait le tour du quartier, placarde des affiches, alerte les artisans spécialisés dans la restauration d’instruments de musique et publie un post sur Facebook. "Il appartenait à ma première professeure de musique, il avait donc une valeur sentimentale inestimable", confie-t-il. Les mois passent, et les nouvelles se font rares.
Peu à peu, le musicien perd espoir.
Un appel inattendu
Quatre ans plus tard, Camille Labroue reçoit un message d’un numéro inconnu. "Il me demande si je pouvais le rappeler pour un sujet qui me concerne. Honnêtement, j’ai pensé que c'était une escroquerie, alors je n’ai pas répondu", avoue-t-il. Quelques minutes plus tard, il est contacté sur Messenger. Puis, on l’appelle une fois, deux fois…
Il finit par recevoir une vidéo. Et là, Camille Labroue reconnaît immédiatement son violon. Un miracle s’était produit quelques jours plus tôt dans un magasin situé dans le quartier de la Croix-Rousse, à Lyon.
"Un client régulier est venu avec cet instrument. Il m’a expliqué qu’il l’a acheté sur un marché en Albanie et a voulu savoir combien il pouvait en tirer", raconte Jérémie Payan, propriétaire de Poussineau Musique.
"J'ai examiné l'instrument de plus près et j'ai vu marqué : 1749. J'ai voulu savoir s'il s'agissait d'un vrai ou d'un faux. J’ai alors demandé au client de me laisser le violon pour que je puisse consulter un expert", ajoute-t-il. Il contacte Guillaume Fichet, un artisan lyonnais avec qui il collabore régulièrement. Ce dernier confirme que l’instrument n’est pas une copie, mais bien un original datant de l’époque de Bach et Mozart.
La femme de Jérémie décide alors de vérifier les annonces de violons volés sur Facebook. Elle tombe sur le post de Camille.
"Tout correspond : le nom de l’archet, la marque sur l’étui… Mais pour être sûr qu’il était bien le propriétaire, nous lui avons demandé de fournir des détails précis. Il m’a parlé d’une lime à ongles qu’il conservait dans la poche arrière de la sacoche. Et effectivement, elle était encore là !" raconte-t-il.
Une fin amère ?
Après avoir consulté son assurance et les autorités, Camille Labroue récupère sa sacoche. Depuis, il conserve précieusement l’instrument chez lui, bien à l’abri. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Il attend désormais les retours de son assurance pour connaître les démarches à suivre.
Camille espère pouvoir garder son violon, mais il sait que cela reste incertain. L’instrument pourrait lui être proposé à l’achat ou bien mis aux enchères. Malgré tout, le musicien garde un souvenir ému de cette aventure. "D’une certaine manière, j’avais fait le deuil de ce violon. Maintenant, je suis soulagé. Sentimentalement, c’est une belle conclusion."