Le 19 novembre dernier, Misa, une touriste Tchèque, atterri à l'aéroport de Roissy - Charles de Gaulle, à Paris. Alors que sa chienne Amalka voyageait en soute, cette dernière s'est échappée alors que l'avion venait d'atterrir. Après neuf jours de recherche, Misa a pu retrouver sa chienne, notamment grâce à l'association "Capture Yala" de la Jurassienne Laurence Simon. Témoignage.
Sous la neige, sur le tarmac de l'aéroport Charles de Gaulle, une chienne court dans tous les sens, apeurée. Il s'agit d'Amalka, deux ans. Quelques minutes plus tôt, l'avion dans lequel voyageait Amalka et sa maîtresse Misa, une touriste tchèque, s'est posée et la chienne s’est subitement enfuie de la soute. La vidéo devient vite virale et émeut les réseaux sociaux, tandis que l'animal, lui, a disparu.
C'est après neuf jours de traque qu'Amalka et sa propriétaire se retrouvent enfin à Dammartin-en-Goële, à 10km de Roissy CDG, le 28 novembre dernier. Là aussi, les recherches et les retrouvailles ont remué la toile et suscité beaucoup de réactions. Et Misa peut dire merci à une Franc-comtoise. C'est en effet Laurence Simon, présidente de l'association Capture Yala, basée à Champagnole, qui a retrouvé la chienne. La sauveuse nous raconte cette aventure.
En tout, cette traque aura duré neuf jours. Après avoir déployé un premier dispositif, Air France contacte Laurence Simon, présidente de l'association Capture Yala, pour avoir recours à sa cage trappe, outil efficace pour piéger les animaux. Installé sur le site de l'aéroport, le dispositif ne donne aucun résultat. "Mais comme des battues ont été organisées, la chienne a pris peur et a pris la fuite", explique Laurence Simon, contactée par France 3 Franche-Comté.
Des consignes de recherches données sur les réseaux sociaux
La chienne quitte alors le site de l'aéroport. Alors que Laurence, mobilisée sur un autre sauvetage, ne peut pas encore se consacrer à Amalka, son association donne des conseils sur une publication Facebook, à ceux qui sont engagés pour retrouver l'animal : "Ôter vos pièges, cessez de chercher Amalka, ne pas la traquer, ni courir derrière, ni la nourrir, ne pas venir avec des chiens. L'adoptante a déjà essayé cette action.
Seuls vos signalements, nous rendrons le plus grand service pour sauver Amalka. Svp, respectez nos instructions pour faciliter notre travail.
Consigne de Laurence Simon pour retrouver Amalkavia la page Facebook de son association, Capture Yala
Et cela finit par payer. Grâce aux signalements, Amalka est localisée à Mauregard, à 9 km de l'aéroport. Laurence, qui a rejoint les recherches, installe la cage trappe et la chienne se montre attirée. Seulement, un camion l'effraye et elle est repartie, apeurée. Mais Laurence ne baisse pas les bras.
Le 28 novembre, neuf jours après sa fuite de la soute, Amalka est alors localisée à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Grâce aux réseaux sociaux, Mélanie et son père Claude viennent en aide à Laurence. Claude connaît Dammartin comme sa poche. "Il a trouvé un coin tranquille pour installer la cage trappe, et nous sommes tombés nez à nez avec la chienne", se souvient Laurence.
"Leurs retrouvailles étaient magiques"
Avec l'aide de deux agents municipaux, Claude installe des barrières pour créer un enclos. En l'appâtant avec de la nourriture, la chienne finit par rentrer dans la cage. Misa, la propriétaire d'Amalka est alors contactée. Une heure plus tard, les retrouvailles ont lieu. "Même si chaque capture est différente, les retrouvailles sont toujours émouvantes. Quand elle a revu sa maîtresse, le stress est redescendu. Elle s'est jetée sur elle, c'était magique. Les deux pleuraient", relate Laurence.
Elle souligne que sans les réseaux sociaux, et Mélanie et Claude, le sauvetage ne se serait peut-être pas terminé ainsi. Grâce à cette chaîne humaine, Misa a pu retrouver sa chienne la veille de son départ pour Dallas, où elle allait retrouver ses parents et son mari. "À chaque capture, on ne gagne pas seul. Avec Claude, ça a été super, comme sur des roulettes. Il connaissait très bien son village, ça nous a vachement aidé", insiste-t-elle avant de préciser qu'ils sont encore en contact.
Si Air France s'est félicité de cet happy end, permettant à Amalka de faire le trajet jusqu'à Dallas avec sa maîtresse, Laurence, elle, est amère. Au-delà du fait qu'Air France ne veuille pas payer la facture, elle regrette de ne pas avoir reçu seulement un merci. "J'ai fait 1 400 kilomètres au total, dormi et mangé dans mon camion, et rien, pas même un merci. Je trouve ça écœurant. C'est un manque de reconnaissance face à notre travail", argue-t-elle.
Depuis la création de l'association il y a trois ans, 85 chiens ont été sauvés par l'association Capture Yala.