Le moral des policiers est au plus bas. Largement sollicités depuis les attentats de 2015 et depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", leur parole se libère pour exprimer le manque de moyens et de reconnaissance.
Nous avons rencontré un policier qui exerce en Côte-d'Or depuis plus de 20 ans. Pour la première fois de sa carrière, il a accepté de témoigner anonymement pour parler du profond malaise de sa profession. Ces derniers mois, les forces de l'ordre sont confrontées à un niveau de violence sans précédent.
Reportage de Quentin Cézard, Damien Rabeisen et Xavier Brand, avec Stephan Ragonneau du syndicat de police Alliance.
Les forces de l'ordre très sollicitées
Avec la menace terroriste de ces dernières années et le mouvement des "gilets jaunes" depuis six semaines, policiers et gendarmes accumulent les heures supplémentaires.
"On fait beaucoup d'heures. Avec une vie de famille qui est parfois compliquée. On sait à quelle heure on commence notre journée mais on ne sait jamais quand on va la finir. On ne peut pas dire qu'on est à bout mais on est fatigués. On aimerait bien une reconnaissance de notre engagement."
Le gouvernement a déjà promis de s'occuper des 23 millions d'heures supplémentaires non payées aux forces de l'ordre. Et une prime de 300 euros devrait leur être versée.
"C'est juste pour nous faire plaisir mais c'est de la poudre aux yeux", dénonce Stephan Ragonneau, du syndicat de police Alliance. "Ce qu'on veut c'est une vraie reconnaissance sociale", ajoute-t-il.
Les syndicats de policiers réclament l'assurance de voir leurs heures supplémentaires versées, le dégel du point d'indice ou encore d'avoir une mutuelle financée par l'Etat.