Selon le Canard Enchaîné, l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté disposerait d'une importante quantité de vaccins dans ses réserves. Certains élus de la région pointent du doigt le rythme de vaccination. Mais ces doses sont-elles vraiment inutilisées ?
Le ministre de la Santé a promis, le 19 janvier, que le million de vaccinés contre la Covid-19 sera "largement" atteint d'ici la fin du mois. À ce jour, 692 777 Français ont reçu ce fameux vaccin, dont 42 588 personnes en Bourgogne-France-Comté, soit 1,52% de sa population. La région fait office de meilleur élève de France en la matière avec la Normandie, (1,52% de sa population vaccinée également). Mais le rythme pourrait-il être encore plus important ?
D'après les révélations du Canard Enchaîné, paru ce mercredi matin, l'Agence Régionale de Santé (ARS) de Bourgogne-France-Comté disposerait de quatre semaines et demie de stock d'avance dans ses caisses. La circonscription détiendrait ainsi les réserves en vaccins les plus denses du pays, devant la Corse et ses 3,6 semaines de provision selon des documents internes du ministère des Solidarités et de la Santé, datant du 15 janvier dernier.
Le CHU de la ville de Dijon conserverait quant à lui 12 815 doses de vaccins. Pourtant, seules 3 000 inoculations sont prévues cette semaine dans les 13 centres de Côte-d'Or d'après le journal.
La colère de François Rebsamen
Le maire de la commune, François Rebsamen s'est alors élevé contre ces révélations, ciblant la stratégie de la Préfecture et de l'ARS. "Et dire que le préfet de région nous dit qu'il est 'contingenté'. Moi j'ai des piles de courriers de personnes de plus de 75 ans qui me demandent quand elles pourront se faire vacciner, et je ne sais pas quoi leur répondre", tempête l'élu municipal (PS) dans les colonnes de l'hebdomadaire.
Ludovic Rochette, maire (LR) de Brognon et président de l’Association des Maires de Côte d’Or veut se montrer plus prudent et attend que la vérité soit établie sur ce sujet sensible. "Au niveau départemental, nous sollicitons la plus grande transparence possible de la part de l’État. On doit vraiment être dans des relations les plus transparentes possibles. Plus les informations nous seront données, plus cela va fluidifier cette campagne de vaccination", affirme l’élu contacté par nos soins.
Nous avons des habitants qui attendent leurs tours et sont très patients. Pour que l’acceptation se fasse, il faut de la transparence. J’espère que les informations de l’ARS sont fiables.
Celui-ci devrait donc demander au préfet de région et à l’ARS de Bourgogne-France-Comté des données précises sur les doses de vaccins en réserve. "On a des contacts réguliers avec la préfecture et les informations que nous souhaitons nous sont données. Je vais demander à ce que ces informations soient vérifiées et que la situation soit clarifiée. On va les solliciter pour qu’ils nous rassurent".
Pas de stocks cachés affirme l'ARS
Contactée ce jeudi par France 3 Bourgogne-France-Comté, l'Agence Régionale de Santé a expliqué que la région avait reçu une dotation en vaccins supérieure à la moyenne nationale "en raison de la situation épidémique qui est la nôtre (plus de 100 000 doses comme indiqué par l’ARS depuis plusieurs jours)".
Des données confirmées par le préfet de région, Fabien Sudry, invité du 19/20 ce 21 janvier. "Nous avons reçu environs 100 000 doses sur l'ensemble de la région depuis le début de la vaccination. [...] La Bourgogne-France-Comté a été un peu avantagée mais il y avait une raison. Nous sommes la région de France la plus touchée par l'épidémie. Le gouvernement en a pris compte et a affecté à la région, et à quelques autres également, un stock de vaccins Moderna".
Des doses qui s'ajoutent donc aux unités Pfizer/BioNTech, que l'ARS affirme utiliser et ne pas conserver en réserve : "Ce stock est très intensément mobilisé, comme en témoigne le taux de vaccination élevé de la région et sera même épuisé la semaine prochaine au rythme actuel de consommation".
L'ARS devrait alors recevoir une nouvelle dotation la semaine prochaine afin de pouvoir honorer les vaccins déjà programmés pour le mois de février.