En 24 heures, une centaine d'hospitalisations supplémentaires ont été enregistrées en Bourgogne Franche-Comté. La hausse dépasse les 30 % dans certains départements. L'ARS demande la déprogrammation des opérations non urgentes dans les hôpitaux des deux départements.
La situation sanitaire s'est nettement dégradée ces deux derniers jours en Bourgogne Franche-Comté. La plupart des hôpitaux de la région font face à une nette hausse du nombre de patients hospitalisés. L'évolution est particulièrement tendue en Saône-et-Loire et dans le Jura.
Ce mardi 27 octobre, Pierre Pribile, le directeur général de l'ARS était l'invité de France 3 Bourgogne. "La situation sanitaire, elle est aujourd’hui très grave. Si on se projette à 15 jours, elle est critique" explique Pierre Pribile. "Hélas, toute la région est très loin au dessus du seuil d’alerte" ajoute-t-il. "Il faut freiner d'urgence! Ce à quoi nous nous attendons au mois de novembre est une situation qui sera pire qu'au pic de la première vague dans notre région" détaille le patron de l'agence régionale de santé qui se dit "relativement inquiet".
Alors que de nouvelles annonces sont attendues demain mercredi par le chef de l'Etat, le directeur général de l'ARS espère qu'elle permettront "que ce que nous prévoyons pour le mois de novembre soit bien un pic, et pas simplement un pallier supplémentaire." En moyenne 70 personnes sont hospitalisées chaque jour en Bourgogne Franche-Comté et 10 accueillies en réanimation. "Il faut donner un coup de frein massif !" insiste Pierre Pribile demandant la réduction des contacts sociaux.
Situation particulièrement tendue en Saône-et-Loire et dans le Jura
Ce mardi 27 octobre, l'afflux de patients est particulièrement significatif dans les hôpitaux de Saône-et-Loire et du Jura. 226 personnes sont désormais hospitalisées en Saône-et-Loire. C'est 28 de plus qu'hier. C'est surtout presque autant qu'au pic de la première vague (249 patients hospitalisés en Saône-et-Loire le 29 avril).Dans le Jura, les personnels hospitaliers font proportionnellement face au même afflux de patients. 105 personnes étaient hospitalisées ce lundi 26 octobre. C'est 23 personnes de plus que la veille. Dans ces deux départements, la progression du nombre d'hospitalisations est plus rapide qu'au printemps dernier.
Le nombre de patients en réanimation est lui ausi en hausse. En Saône-et-Loire, 18 malades du Covid sont actuellement enregistrés. En temps normal, le département dispose de 26 places en réanimation, utilisée entre 60 et 80% par des patients non-Covid.
Dans le Jura, 6 patients Covid sont accueillis en réanimation pour 8 places disponibles en temps normal. Dans ces deux départements, de nouvelles déprogrammations d'opérations non urgentes pourraient être annoncées pour soulager les équipes médicales.
L'ARS déclenche le seuil maximal de déprogrammations
"La situation épidémiologique s’aggrave considérablement dans la région" souligne l'ARS dans un communiqué publié ce mardi soir avec un "impact lourd" sur les établissements hospitaliers, en particulier dans les départements du Jura et de la Saône-et-Loire."Dans un message envoyé ce jour aux directions des Etablissements de santé publics et privés de ces deux départements, le Directeur général de l’ARS leur demande d’activer dès aujourd’hui, et en avance de phase sur l’ensemble des établissements de la région, le niveau 3 des plans de mobilisation des capacités hospitalières, préparés pour faire face à une 2ème vague épidémique. Par conséquent, il est demandé à ces établissements de procéder à la déprogrammation des activités non urgentes" explique l'ARS dans un communiqué.
La même demande devrait être faite dans l'ensemble de la région Bourgogne Franche-Comté "dans les jours qui viennent".
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Pierre Pribile, directeur général de l'Agence régionale de Santé était l'invité du journal de 19h sur France 3 Bourgogne ce mardi 27 octobre. Il répond à Arnaud Lefèvre et Elsa Bezin.Les plans blancs activés à Auxerre et Sens
Ailleurs en Bourgogne, les principaux hôpitaux ont désormais tous activé leur plan blanc. C'est en tout cas le cas pour ceux qui sont en première ligne dans l'accueil des patients Covid. Après Mâcon, Dijon, Chalon, Nevers, lundi 26 octobre, c'est l'hôpital de Sens qui a activé ce dispositif permettant l'adaptation de l'activité. Ce mardi 27 octobre, c'est le centre hospitalier d'Auxerre qui fait de même.Lundi 26 octobre, la situation s'est nettement dégradée dans les deux hopitaux icaunais avec une hausse de 33% des hospitalisations en seulement 24 heures. 64 personnes étaient hospitalisées. Le nombre de patients en réanimation reste plus faible mais en hausse avec 9 patients en soins intensifs.
A Sens, les visites sont désormais interdites, sauf accord exceptionnel des équipes médicales. Un seul accompagnant est désormais autorisé en pédiatrie ou à la maternité.