Le nombre de cas positifs au Covid-19 recensés en Bourgogne-Franche-Comté diminue depuis quelques jours, alors que la tendance nationale est à la hausse. Une situation qui pourrait s'expliquer par une moindre circulation des variants plus contagieux dans notre région, selon l'ARS.
En une semaine, le taux d'incidence a baissé en Bourgogne-Franche-Comté de vingt points. Ce chiffre, qui mesure le nombre de cas positifs de Covid-19 pour 100 000 habitants, est passé de 247 le 23 janvier à 224 le 30 janvier, selon les données communiquées par Santé publique France calculées sur sept jours glissants. Sur la même période, le taux d'incidence au niveau national est lui resté quasi-stable. Le 23 janvier, il était de 211 et le 30 janvier, de 213.
La situation n'est pas identique dans l'ensemble des départements de notre région. Sur une semaine, entre le 23 et le 30 janvier, le taux d'incidence baisse dans sept des huit départements de notre région : la Côte-d'Or, le Doubs, le Jura, la Nièvre, la Haute-Saône, la Saône-et-Loire et le Territoire de Belfort. Il remonte légèrement dans l'Yonne, mais dans ce département le nombre de cas recensés pour 100 000 habitants reste inférieur à celui mesuré ailleurs dans la région.
Pierre Pribile, directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté, avançait le 1er février une théorie pour expliquer cette évolution positive dans notre région en comparaison du niveau national. "Il y a une hypothèse, c'est l'impact de ces fameux variants", a-t-il indiqué lors d'une prise de parole à l'occasion d'un conseil municipal exceptionnel de la ville de Dijon consacré à la situation sanitaire auquel il avait été convié avec le préfet de la Côte-d'Or et de la Bourgogne-Franche-Comté Fabien Sudry.
Les variants "circuleraient moins sur le territoire régional"
"Si notre région est moins touchée à l'heure où on se parle par cette résurgence, une hypothèse c'est que ces variants plus contagieux circuleraient moins sur le territoire régional que dans les autres régions françaises", a-t-il poursuivi.
"Nous disposons d'une enquête, mais qui commence à être ancienne puisqu'elle remonte au début du mois de janvier. Santé publique France a procédé à un échantillonnage pour aller rechercher des variants dans toutes les régions de France. Effectivement, le taux moyen des variants à l'époque était de 3% dans la population des personnes testées positives en France. L'Île-de-France était très nettement en tête et nous étions tout à la fin à 0,2%. Ce n'est qu'une hypothèse mais c'est ce qui peut expliquer le décalage de dynamique à l'heure où on se parle entre la situation de notre région et celle de la plupart des régions françaises."
La Bourgogne-Franche-Comté n'est jamais vraiment redescendue de sa deuxième vague. On a franchi le pic et ensuite on est restés coincés sur un plateau épidémique très élevé.
Malgré tout, même si le taux d'incidence est en baisse, il reste à un niveau très élevé, "cinq fois le seuil d'alerte", fixé à 50 cas pour 100 000 habitants. "Les autres régions françaises maintenant nous rattrapent. C'est une double mauvaise nouvelle, a expliqué Pierre Pribile devant les élus dijonnais. D'abord parce que ça accrédite l'idée que cette troisième vague est en fait partie, mais d'ailleurs. Et en plus, si cela se confirme, le fait que les autres régions françaises connaissent une poussée épidémique, et peut-être demain des tensions hospitalières liées à cette poussée épidémique, va nous priver d'une capacité dont nous avons déjà eu besoin à deux reprises de transférer des patients vers d'autres régions si nous aussi venions à être impactés par une troisième vague."
Le nombre d'hospitalisations toujours à un niveau très élevé
Les services hospitaliers traitent depuis de nombreuses semaines un nombre élevé de patients, en médecine générale comme en réanimation. On comptait au 2 février en Bourgogne-Franche-Comté 1 785 hospitalisations, contre 1803 un mois plus tôt. Le nombre de patients admis en réanimation pour Covid-19 est lui en légère diminution : 157 patients le 2 février, contre 181 un mois plus tôt.
"On a toujours aujourd'hui autour de 1 800 personnes hospitalisées dans toute la région, ce qui est très élevé. Ce scénario [...] d'une troisième vague qui ne partirait pas de zéro - contrairement à ce que nous avons déjà vécu les deux dernières fois - mais qui viendrait passer par dessus une deuxième vague avec des hôpitaux déjà pleins, est évidemment un scénario redoutable", a expliqué le directeur général de l'ARS.
Si on observe les chiffres au niveau départemental, le nombre de personnes hospitalisées sur un mois est en baisse en Côte-d'Or, dans le Jura, le Territoire de Belfort et l'Yonne. À l'inverse, il augmente en Saône-et-Loire, dans la Nièvre, en Haute-Saône et dans le Doubs.