Le conseil de défense se réunit ce mardi 29 décembre pour faire un point sur la situation sanitaire. La situation de trois régions inquiète les autorités. Quel est l’état des lieux de l’épidémie ?
Les autorités redoutent l'arrivée d'une troisième vague dans les semaines qui vont suivre les fêtes de fin d'année. On observe déjà un rebond des contaminations dans le Grand Est, en Bourgogne-Franche-Comté et dans le département des Alpes-Maritimes. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, n'a pas exclu dimanche 28 décembre, l'hypothèse d'un troisième confinement de la population."Nous n'excluons jamais des mesures qui pourraient être nécessaires pour protéger des populations. Ça ne veut pas dire qu'on a décidé, mais qu'on observe la situation heure par heure", avait-il souligné.
Alors que le conseil de défense se réunit, l'ex-ministre socialiste Ségolène Royal a appelé le gouvernement à "faire du sur-mesure" pour les régions davantage frappées par l'épidémie de Covid-19. "Le vrai critère, c'est la capacité hospitalière", et "elle varie d'une région à une autre, donc faisons du sur-mesure par rapport aux régions les plus touchées", a-t-elle plaidé sur Cnews, en estimant que tant que cette capacité "n'est pas saturée, il n'y a aucune raison de frapper une nouvelle fois sur la tête des Français".
Les trois départements les plus touchés sont les Alpes-Maritimes, les Ardennes et le Jura
Les dernières données communiquées par Santé Publique France remontent au 25 décembre. Des chiffres à prendre avec des pincettes, car beaucoup de personnes se sont faites tester quelques jours avant. Le 25 décembre, il y a eu moins de dépistages forcément.
Au 25 décembre, on observait les taux d’incidence les plus forts dans ces départements :
- Alpes-Maritimes : 292,7 nouveaux cas en 7 jours pour 100.000 habitants
- Ardennes : 284,7 nouveaux cas en 7 jours pour 100.000 habitants
- Jura : 257,7 nouveaux cas en 7 jours pour 100.000 habitants
Quelle est la situation en Bourgogne-Franche-Comté ?
Dans les 8 départements de la région, les taux d’incidence sont les suivants au 25 décembre :
- Doubs : 256,2
- Jura : 257,7
- Haute-Saône : 223
- Territoire de Belfort : 214, 1
- Côte-d’Or : 187,8
- Nièvre : 191,9
- Saône-et-Loire : 184,7
- Yonne : 175,3
Le taux d’incidence moyen en France est actuellement de 125,7.
Ces données devraient en toute logique monter à nouveau après les fêtes où les familles se sont retrouvées.
Le taux d’occupation des lits en réanimation repart à la hausse en Bourgogne-Franche-Comté
Ce taux est à 90,4% en Bourgogne-Franche-Comté, contre 53,3% seulement en moyenne en France. 1811 personnes sont hospitalisées au 28 décembre dans notre région. 179 patients sont pris en charge en réanimation pour des formes graves de Covid-19.
Les élus de Bourgogne-Franche-Comté ne plaident pas pour un reconfinement local
Invité le weekend dernier d’Europe 1, le maire de Dijon François Rebsamen ne cache pas son point de vue. Il n’est pas favorable à un reconfinement. "Si on peut tenir sans reconfiner, faisons-le" dit-il.
Dans un tweet posté le 28 décembre, Marie-Guite Dufay la présidente de région Bourgogne-Franche-Comté s’interroge elle sur les critères qui pourraient décider d’un reconfinement régional ou local. “Avant de prendre d'éventuelles mesures de reconfinements localisés, le gouvernement doit partager en toute transparence les critères qui présideront à cette décision, et notamment le nombre de tests pratiqués. Mesures différenciées, oui, mais les mêmes règles pour tous” écrit l’élue socialiste.
#Covid_19 Avant de prendre d'éventuelles mesures de reconfinements localisés, le gouvernement doit partager en toute transparence les critères qui présideront à cette décision, et notamment le nombre de tests pratiqués. Mesures différenciées, oui, mais les mêmes règles pour tous https://t.co/NdkLKtUEjC
— Marie-Guite Dufay (@MarieGuiteDufay) December 28, 2020
"On voit bien qu'effectivement, on a plus de testés positifs qu'ailleurs en France, mais j'entends aussi dire qu'on a plus de personnes qui se font tester dans notre région. Donc, il faut faire l'équilibre entre tout ça. À partir du moment où les autorités sanitaires nous présentent des critères extrêmement précis et transparents, la décision de reconfinement, si elle doit s'imposer aux yeux des autorités sanitaires, elle sera acceptée par la population vraiment, s'il y a cette transparence" a précisé à France Bleu Besançon la présidente de région.
Un reconfinement même local, aurait une forte charge émotionnelle pour des Français déjà touchés par deux phases de confinement en 2020. Sans compter, l'impact sur l'économie condamnée à tourner au ralenti. La réouverture des restaurants au 20 janvier, des cinémas et lieux de culture au 7 janvier est plus que jamais une grande incertitude.
Dans la région Grand Est, plusieurs élus réclament haut et fort un reconfinement. Et rapidement.
Le président (LR) de la région Grand Est, Jean Rottner, et le maire (PS) de Nancy, Mathieu Klein, ont appelé de leurs voeux lundi 28 décembre à un reconfinement local..
"La courbe n'est pas horizontale, elle remonte en termes de circulation du virus, et donc la question se pose d'avoir recours à un nouveau confinement", explique Jean Rottner, médecin urgentiste, à la veille d'un nouveau conseil de défense sanitaire à l'Elysée."Le plus tôt sera le mieux et s'il y a une décision à prendre, j'espère qu'elle sera prise mardi, et qu'on n'attendra pas une semaine de plus", a-t-il souligné.
Pas de reconfinement local ou national annonce le ministre de la Santé Olivier Véran
Invité du journal de 20 heures sur France 2, le ministre a expliqué qu'il n'y aurait pas de reconfinement local ou généralisé pour le moment. Une concertation va démarrer avec les dirigeants des régions et départements les plus touchés par l'épidémie (Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté et Alpes-Maritimes). Le gouvernement va proposer une extension du couvre-feu dans certains départements et métropoles à 18 heures, à partir du 2 janvier.
Emmanuel Macron en dira-t-il plus ? Le Président de la République s'exprimera publiquement au plus tard jeudi, pour les traditionnels voeux du Nouvel An, sans qu'on sache toutefois s'il annoncera de nouvelles mesures sanitaires.