Le 17 février 2018, un avion de tourisme avec à son bord un couple et leur enfant de dix ans, se crashait dans le Jura, sur la commune de Val-Sonnette, près de Saint-Laurent-La-Roche. La BEA publie un rapport et dévoile le contexte de ce dramatique accident.
Alors qu'ils projetaient de se rendre à Annemasse, en Haute-Savoie depuis l’aérodrome de Toussus-le-Noble, les passagers de l'avion de tourisme avaient perdu la vie lors du crash de leur avion Beechcraft 95B55. Rapidement, les mauvaises conditions de visibilité avaient été pointées du doigt.
En effet, l'avion piloté par Manuel Ramos est venu percuter des arbres situés au sommet d’un relief masqué par un épais brouillard. Ce sont les conclusions d'un rapport publié par la BEA (Bureau d'enquête et d'analyse pour la sécurité civile). Le pilote était gérant d’une société de maintenance aéronautique et habitué des vols explique le document publié le 11 avril 2019.
"Le cogérant de la société indique que le pilote était l’unique utilisateur de l’avion accidenté et qu’il le prenait régulièrement pour voyager vers Annemasse" ajoute le rapport. Manuel Ramos effectuait environ une fois par an ce trajet, en période hivernale. Le pilote a-t-il pêché par excès de confiance ? C'est en tout cas ce que mettent en lumière les conclusions des enquêteurs de la BEA.
Un vol retardé
Le trajet devait s’effectuer avec l’avion familial en VFR (Visual Flight Rules) et sans plan de vol. Le Visual Flight Rules signie en français règles de vol à vue. Le vol VFR n'est autorisé qu'en conditions météorologiques de vol à vue c'est à dire que le pilote doit disposer le plus souvent une visibilité minimale de 1500 à 8000 m et rester hors des nuages. Le pilote avait retardé son vol de quelques heuresn en espérant probablement que le brouillard se lève. Pourtant, sur le Jura, la situation est restée très dégradée.
"Un témoin aperçoit l’avion quitter la vallée de la Saône et débuter le survol du premier relief du massif du Jura dont la moitié supérieure était masquée par le brouillard. L’aéronef entre en collision avec le sommet des arbres situés sur la crête de la montagne à une altitude de 1 600 ft" détaille la BEA qui explique que l’enquête n’a pas permis de déterminer de quelles informations météorologiques le pilote disposait pour la préparation du vol.
Pression, excès de confiance et décision inadéquate
Trois facteurs ont causé l'accident : "une pression importante pour rejoindre une destination" de vacances. "Un excès de confiance : le pilote avait l’habitude du trajet, totalisait de nombreuses heures de vol et connaissait parfaitement son aéronef et pour finir "une décision inadéquate : poursuite du vol au travers du massif du Jura dans des conditions météorologiques marginales" conclut le document.
Et d'insister : "De manière générale, le BEA a souvent noté que l’obstination des pilotes à entreprendre ou à poursuivre un vol en conditions météorologiques défavorables était source de nombreux accidents."