Dépression, troubles du sommeil, psychotropes, voici les autres chiffres de l’épidémie de coronavirus

Quelles sont les conséquences de l'épidémie de Covid-19 et du confinement sur la santé mentale des Français ? Et plus particulièrement dans les régions les plus touchées ? Santé Publique France publie de nouveaux indicateurs. Dans le rouge dès la mi-mars, tous ne sont pas repassés au vert. 

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C’est une étude qui a été lancée le 23 mars 2020, peu après le début du confinement. Une nouvelle vague de résultats a été présentée le 29 mai 2020. L'enquête CoviPrev  intègre la région Bourgogne Franche-Comté dans un grand quart Nord-Est de la France. C’est là que l’épidémie a été la plus intense.

Quasiment, chaque semaine, Santé Publique France a interrogé un panel d’environ 2000 personnes pour suivre l’évolution de leurs comportements et leur santé mentale. A titre de comparaison, Santé Publique France s’appuie les résultats de la dernière étude du genre réalisée entre janvier et juillet 2017.

La « satisfaction de vie » revenue à un niveau normal

Par rapport aux données disponibles avant l'épidémie, certains facteurs restent dégradés après le confinement. Mais selon les auteurs de l'enquête, "la santé mentale des personnes interrogées s’est globalement améliorée entre les vagues 1 et 8, avec des évolutions positives notamment observées depuis la levée du confinement."

Illustration de ce "retour à la normale", les questions posées sur la satisfaction de vie actuelle. En 2017, quand on leur demandait de donner une note de 1 à 10 sur ce critère, 84,5 % des personnes interrogées se déclaraient au dessus de la moyenne. A la même question, le résultat est inférieur de 20 points (66,7%), entre le 23 et 25 mars, soit une semaine après le début du confinement. 

S'agissant des projection positives concernant le futur, les réponses positives ont légèrement diminué au début du confinement mais son restées stables ensuite. 
 

Davantage de troubles du sommeil

Dès les premiers jours du confinement, le nombre de personnes interrogées déclarant avoir connu des troubles du sommeil sur les 8 derniers jours a fortement augmenté. Fin mars, c'était le cas pour 61% des personnes interrogées dans le quart Nord-Est de la France. Début 2017, ce chiffre était de moins d'une personne sur 2 (chiffre France entière). 

Les troubles du sommeil ont d'ailleurs continué à progresser durant le confinement (67,7% des personnes interrogées entre le 20 et 22 avril). Ils sont ensuite restés à un niveau élevé, y compris après le déconfinement. 
 

Anxiété, dépression, psychotropes

Plus globalement, le nombre de personnes souffrant de troubles de l'anxiété a fortement grimpé dès le début du confinement dans le quart Nord-Est. Alors qu'en 2017, au niveau national, cela concernait moins d'une personne sur 7, ce taux a atteint plus de 30 % de personnes concernées dans la région dès la première vague de l'enquête fin mars. 

Ce chiffre est progressivement redescendu pour approcher les 20 %. Mais il reste élevé, notamment chez certains publics selon les auteurs de l'étude. "Une anxiété élevée est encore observée chez les personnes déclarant des antécédents de troubles psychologiques et chez celles déclarant des difficultés financières."


Le nombre de personnes présentant un état dépressif a sensiblement diminué dès la fin du confinement. En revanche, la consommation de psychotropes a augmenté progressivement pendant le confinement. Sans baisser ensuite. Fin mai, 3 semaines après la levée du confinement, elle reste toujours supérieure à la fin mars. Le quart Nord-Est de la France était alors en zone rouge et en pleine épidémie. A noter que pour ces deux derniers indicateurs, Santé publique France ne diffuse pas de chiffres qui permettent la comparaison avec la situation avant l'épidémie.

Durant cette enquête, Santé publique France a également constaté une hausse de la consommation de tabac et une baisse de la consommation d'alcool durant le confinement.
 

 

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