La ministre de la Santé Marisol Touraine va annoncer lundi 16 novembre 2015 une augmentation du nombre de médecins à former. Cette hausse de 131 places concerne 10 régions, confrontées à une pénurie de médecins. C'est le cas de la Bourgogne qui fait partie des "déserts médicaux" français.
Que va apporter une hausse du numérus clausus ?
La ministre devrait annoncer la nouvelle officiellement lundi lors d'un déplacement en Indre-et-Loire.La présentation du Pacte Territoire Santé 2 fait état "d'une hausse immédiate de 6,4% du numérus clausus" (qui détermine le nombre d'étudiants accédant à une deuxième année des études médicales).
Cette hausse "ciblée" doit permettre de lutter contre "l'inégale répartition des médecins" sur le territoire. Elle concernera dix régions. Le Centre-Val-de-Loire disposera de 20 places supplémentaires, l'Auvergne et la région Rhône-Alpes de 18 chacune, la Bourgogne de 15, la Réunion 12, la Haute-Normandie 13, la Basse Normandie 7, le Nord-Pas-de-Calais 10, les Antilles-Guyane 10 et la Picardie 8.
Comment attirer les jeunes vers la médecine libérale ?
Le gouvernement prévoit aussi des mesures pour attirer les jeunes vers la médecine libérale, comme leur permettre de se former en ville, par opposition à l'hôpital.Actuellement, les stages en cabinet de ville ne sont prévus "que dans le programme de formation de médecine générale. Or, la problématique concerne toutes les spécialités médicales". La ministre s'engage donc à ouvrir les stages en cabinet, maison ou centre de santé pour les étudiants en 2e et 3e cycle dans plusieurs spécialités, "en particulier en gynécologie médicale, ophtalmologie, pédiatrie, cardiologie, dermatologie".
Les internes seront autorisés à assurer des gardes dans le cadre de la permanence des soins ambulatoires.
Comment faciliter l’installation des médecins ?
Le gouvernement veut "faciliter, d'ici 2017, l'installation de 1 000 médecins généralistes ou d'autres spécialistes" grâce au contrat de praticien territorial de médecine générale (PTMG), dont ont déjà bénéficié 480 professionnels, qui leur garantit un revenu dans les zones sous-dotées.Autre objectif, l'augmentation du nombre de contrats d'engagement de service public, passant de 1 300 à 1 700 d'ici à 2017, grâce auxquels les étudiants s'engageant à exercer dans les zones en tension reçoivent des allocations.
Le déploiement de 700 médecins correspondants du SAMU d'ici à 2017 vise à renforcer l'accès aux soins urgents en moins de 30 minutes. Enfin, le gouvernement souhaite voir 1.000 maisons de santé pluriprofessionnelles en fonctionnement d'ici à 2017, contre 800 fin 2015, et 174 en 2012.