Le président de la République Emmanuel Macron, accompagné par le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, était dans une ferme à Étaules, en Côte-d'Or, mardi 23 février. Après une visite des lieux, ils ont participé à une table ronde rassemblant producteurs et distributeurs.
Emmanuel Macron a apporté mardi son soutien aux agriculteurs qui tentent d'obtenir des revenus décents dans le cadre des difficiles négociations commerciales annuelles avec la grande distribution et les industriels de l'agro-alimentaire.
Durant cette visite, Emmanuel Macron n'a fait aucune allusion à la polémique autour de la décision de la mairie écologiste de Lyon de fournir des menus uniques sans viande dans les cantines, qualifiée de "honte" par le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie mardi sur RTL mais défendue la veille par la ministre de l'Ecologie Barbara Pompili. Mais le chef de l'Etat a souligné que la transition agricole ne pourra se faire "sur la base d'invectives, d'interdits" et de "démagogie".
Concernant les négociations, Emmanuel Macron a souhaité que les producteurs, les transformateurs et les distributeurs "se réconcilient" et ne jouent plus "les uns contre les autres". "C'est dans l'intérêt de tout le monde que les négociations se passent bien", a déclaré le chef de l'Etat en visitant une ferme à Étaules (Côte-d'Or).
Les négociations commerciales annuelles, qui déterminent les prix des produits vendus en supermarché (hors marques de distributeur) et la rémunération de tous les maillons de la chaîne alimentaire, doivent se terminer d'ici au 1er mars. Mais le gouvernement a dû "hausser le ton", selon Emmanuel Macron, en prévenant qu'il continuerait à intensifier les contrôles par les services de la répression des fraudes.
"On doit se battre pour le juste retour de la valeur chez les producteurs", a insisté Emmanuel Macron, en saluant de nouveau leur engagement depuis le début de la crise du Covid. "Je n'oublierai jamais" qu'"ils ont nourri le pays lorsqu'on le fermait" avec le confinement, a ajouté le président, accompagné du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.
Pas de salon de l'agriculture cette année
Cette visite à Etaules a été organisée en l'absence du salon de l'agriculture, qui se tient habituellement fin février mais a été annulé par la pandémie. Le chef de l'Etat avait pris l'habitude de passer une journée entière - 12 heures l'an dernier - au plus grand salon de France à la rencontre des acteurs des différentes filières de l'agriculture et de l'alimentation.
"Cette année, le salon c'est chez nous", a souri Alexandre Estivalet, l'un des quatre gérants de la ferme d'Etaules, un village à une quinzaine de km au nord de Dijon. "La situation des agriculteurs est difficile. C'est très compliqué de joindre les deux bouts", a-t-il témoigné. "On travaille plus de 60 heures par semaine, avec peu de vie de famille, mais si, à la fin, on n'a pas de salaire, ce n'est pas possible".
Il a expliqué à Emmanuel Macron que les agriculteurs étaient "prêts à faire beaucoup d'efforts pour la transition écologique" si l'Etat "les soutenait et n'ajoutait pas des règles encore plus contraignantes".
"Le drame de l'agriculture française c'est qu'il n'y aura pas de paysans s'il n'y a pas de revenus", a renchéri Christian Decerle, président de la chambre régionale d'agriculture, au cours d'une table ronde animée par Serge Papin, l'ancien patron de Système U missionné par le ministère de l'Agriculture.
Revivre le déplacement minute par minute
12h30. La table ronde a débuté autour du président de la République a débuté. Y participent, outre le chef de l'État et le ministre de l'Agriculture : Pascale Hebel, directrice du pôle consommation et entreprise du Crédoc, Marion Colson-Estivalet, agricultrice et gérante de la ferme d'Étaules ; Aurélie Blondon, agricultrice à Coulmier-le-Sec en Côte-d'Or ; Gilles Pousse, producteur laitier dans la Sarthe et président de l’association des producteurs laitiers Bel de l’ouest (APBO) ; Christophe Richardot, directeur général de la coopérative et du groupe Dijon Céréales ; Vincent Lavier, président de la chambre départementale d’agriculture ; Christian Decerle, président de la chambre régionale, représentant la démarche Savoir-faire 100% Côte d’Or ; Marie-Thérèse Bonneau, éleveuse laitière en Vendée, secrétaire générale de la fédération nationale des producteurs de lait ; Michel Biero, directeur exécutif de Lidl France ; Marc Delage, directeur de la catégorie lait du groupe Carrefour et Emmanuel Vasseneix, président du groupe LSDH.
Une production céréalière pour le bétail et la vente locale, des brebis, des porcs, des chevaux, un travail en circuits courts : la Ferme d’Étaules en Côte-d’Or est un exemple formidable de ce que nos agriculteurs sont capables d'accomplir ! Fierté française. pic.twitter.com/P9WbqWlhZR
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 23, 2021
11h30. La visite de l'exploitation est terminée. Le président et le ministre de l'Agriculture doivent participer à partir de 12h à une table ronde animée par Serge Papin, ancien PDG de Système U. L'échange sera l'occasion de faire un premier bilan de la mise en œuvre de la loi Egalim, entrée en vigueur il y a un peu plus de deux ans.
Serge Papin a été missionné par le ministère de l'Agriculture pour travailler sur la répartition de la valeur dans ce secteur. Il doit rendre un rapport au mois d'avril. La table ronde sera l'occasion de faire un premier bilan de la mise en œuvre de la loi Egalim, entrée en vigueur il y a un peu plus de deux ans.
Le texte devait permettre d'améliorer le revenu des agriculteurs. Il n'a pas forcément eu les effets escomptés dans toutes les filières. Interrogés à la veille du déplacement du chef de l'État, des représentants syndicaux de la profession en Côte-d'Or estimaient que cette loi n'avait pas permis d'avancées majeures dans leurs relations avec la grande distribution. "Cela n’a pas ramené un seul centime sur nos exploitations aujourd’hui. Les grandes surfaces ne veulent pas jouer le jeu", nous confiait notamment Antoine Carré, président des Jeunes Agriculteurs de Côte-d'Or.
11h20. Emmanuel Macron est désormais dans la porcherie de la ferme d'Étaules (Côte-d'Or). L'exploitation a fait le choix d'élever ses cochons sur de la paille dans un bâtiment ouvert sur tout un pan.
11h15. Le président continue sa découverte de l'exploitation, à l'extérieur.
11h10. La visite se poursuit dans la bergerie.
11h00. Le président débute sa visite de la ferme. Le sénateur François Patriat est à ses côtés. La ferme familiale élève des moutons et des porcs. Elle compte également une pension pour chevaux. Elle cultive également 400 hectares de terres, essentiellement pour l'alimentation des troupeaux.
10h50. Le président Emmanuel Macron vient d'arriver à Étaules, à quelques kilomètres au nord de Dijon, en Côte-d'Or. Il est accompagné notamment par le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie. Avant de visiter la ferme, il prend le temps de saluer les quelques personnes rassemblées devant l'exploitation.
Le chef de l'Etat avait pris l'habitude de passer une journée entière - 12 heures l'an dernier - au plus grand salon de France à la rencontre des acteurs des différentes filières de l'agriculture et de l'alimentation. "Cette année, le salon c'est chez nous", a souri Alexandre Estivalet, l'un des quatre gérants de la ferme d'Étaules en accueillant le président.