Des débris de l'appareil ont été retrouvés sur le secteur Mignovillard (Jura). L'avion de chasse Mirage 2000 D a disparu des radars ce mercredi 9 janvier à 11 heures. Le mirage en provenance de la base aérienne de Nancy-Ochey en Lorraine transportait deux militaires.
Les recherches ont repris ce jeudi matin à 7h30 ► Suivez notre direct
"Nous espérons les retrouver vivants"
"Nous espérons que nous allons les retrouver vivants. Ils sont à ce stade portés disparus", a déclaré le porte-parole de l'armée de l'Air, le colonel Cyrille Duvivier, lors d'une conférence de presse ce soir à Paris.Depuis 11 heures, ce mercredi, les deux membres d'équipage - pilote et navigateur - n'ont donné aucun signe de vie. "On a eu aucun contact d'aucune sorte", aucun signal d'éjection, a souligné le colonel Duvivier. Aucune des balises - placées sur le siège éjectable et qui se déclenchent automatiquement lors de l'éjection ou que les pilotes activent en arrivant au sol pour être localisés - n'ont été activées" a précisé le militaire.
"Par égard pour leur famille, je ne peux pas vous donner pour le moment d'éléments concernant les deux membres d'équipages que nous espérons retrouver tous les deux sains et saufs le plus rapidement possible. Ce n'était pas un équipage novice" a précisé le commandant Yann Burion patron de la BA 133 de Nancy d'où avait décollé l'appareil.
#Nancy : crash d'un #Mirage 2000D, "mission classique d'entraînement, équipage confirmé" pour le patron de la @BA133_officiel cc @F3FrancheComte https://t.co/aldG9VGlcq pic.twitter.com/cgoOWl6S1j
— France 3 Lorraine (@F3Lorraine) 9 janvier 2019
Le mirage 2000D biplace en provenance de la base aérienne lorraine a disparu des radars de surveillance en fin de matinée. Le plot radar a disparu des écrans alors que l'avion survolait le massif du Jura. L'appareil était non armé.
Une enquête a été ouverte pour "recherche des causes de l'accident" par le parquet de Metz, compétent pour les affaires pénales militaires dans la zone Est, a indiqué le procureur, Christian Mercuri. "On a saisi la section de recherches de la gendarmerie de l'Air, un service spécialisé", basé en région parisienne, a ajouté le procureur.
La zone de crash se situe sur le secteur de Mignovillard dans le Jura, à la limite du département du Doubs
Des débris de l'appareil ont été retrouvés dans le secteur de la Combe Noire à plus de 1000 mètres d'altitude à Mignovillard. Ces débris sont répartis sur plusieurs hectares dans un secteur enneigé. Toujours aucune trace de vie des deux militaires qui étaient à bord. Deux pisteurs du secteur ont été les premiers arrivés sur les lieux avec une motoneige.
Outre les débris, sur place plusieurs indices confirmant la thèse du crash ont été découverts. "On a trouvé du tissu qui ressemble à un parachute", a confirmé le colonel Duvivier lors du point presse. "Mais il est trop tôt pour dire s'il s'agit d'un parachute de l'équipage ou de l'appareil"selon lui.
Le secteur où s'est écrasé l'avion a été souillé par une grande quantité d'hydrocarbure, des équipes spécialisées de l'Armée de l'Air sont attendues sur place. "Les recherches se poursuivent ce soir. La zone est difficile d'accès, les conditions météorologique sont difficiles" a confié sur France 3 Lorraine le commandant Yann Burion de la base aérienne 133. Contrairement à ce qui avait été indiqué en début d'après-midi, l'avion volait seul dans le cadre d'une "mission classique de vol à basse altitude".
Les routes tout autour de la zone du crash sont bloquées par les gendarmes. Selon notre équipe sur place, les pompiers avaient quitté en fin de journée la zone de crash pour se replier sur le secteur de la mairie de Mignovillard.
En début de soirée, des militaires de l'Armée de l'Air sont arrivés sur place ainsi que l'identification criminelle de la gendarmerie.
Une espérance de vie réduite en cas de crash à basse altitude
Arnaud Delalande spécialiste des questions de défense estime sur France Soir que les pilotes n'ont peut être pas eu le temps de s'éjecter car ils volaient à basse altitude. "Les ingestions de volatiles sont plus fréquentes et bien sûr les temps de réaction sont inférieurs. L'éjection reste possible mais l'espérance de survie est réduite. Avant de s'éjecter, le pilote doit également s'assurer que son appareil ne se crashera pas sur une zone habitée" explique-t-il à nos confrères.Des bruits d'explosion et des flammes aperçues dans le secteur
Le centre opérationnel de recherches a été installé en mairie de Mignovillard, dans le Jura. Un boom a été entendu dans ce secteur de Mignovillard, Frasne et Bonnevaux. Selon un témoin qui skiait dans le secteur, "il est passé au dessus des pistes du chalet de la Bourre ce mercredi matin vers 10h30 et en effet il y a eu un claquement, comme un moteur qui a pèté, au moment de son passage... une sorte de claquement ou toute petite explosion se fait ressentir comme un coup du mur du son mais en bien plus petit. Ce qui me fait m'arrêter dans mon élan. Mais ayant entendu l'avion continuer, je ne me suis pas inquiété" confie le fondeur.
Un employé d'une entreprise locale confie qu'il a vu tomber l'appareil après Mignovillard direction Mouthe dans la forêt. "Mes collègues et moi avons vu un champignons de flammes" confie l'homme sur les réseaux sociaux.
En mission d'entraînement à basse altitude
A bord de l'avion porté disparu, un pilote et son navigateur système, dont les âges et sexe n'ont pas été précisés. Les radios amateurs du secteur ont été sollicités. En effet, les membres de l'équipage, s'ils ont été éjectés, doivent disposer d'une radio et d'une balise.
La gendarmerie du Jura a lancé en début d'après-midi un appel à témoins. "Toute personne ayant des informations sur l'éventuel lieu du crash ou sur les pilotes est priée de contacter la gendarmerie en composant le 17" expliquent les gendarmes sur leur page Facebook.
Une visibilité nulle pour les secours en raison de la neige
Les centres opérationnels de défense, Doubs et Jura ont été activés. Des pompiers sont déployés sur le terrain, ainsi que des gendarmes. Selon la Préfecture, en début d'après midi le survol de la zone était impossible, la visibilité nulle pour l'hélicoptère de la sécurité civile Dragon 25 en raison de la neige tombée en abondance ce matin. Le plan SATER (Sauvetage Aéro-Terrestre) a été déclenché par la préfecture du Doubs.
‼️ #Jura Le peloton de gendarmerie de montagne des Hauts-de-Bienne et la section de recherches de la gendarmerie de l'air de Vélizy-Villacoublay sont engagés sur les recherches opérationnelles d’un Mirage 2000 D de l'armée française disparu en vol à 11h.
— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) 9 janvier 2019
► Qu'est-ce que le plan SATER ? Le plan SATER est un dispositif qui organise la recherche d'aéronefs civils ou militaire à l'aide de moyens aériens, terrestres ou radioélectriques. Il est déclenché et mis en œuvre au niveau départemental par le Préfet en coordination avec l'Armée de l'Air. Il précise les moyens qui y sont affectés (plus d'infos).
Le dernier crash mortel de Mirage 2000 en France remonte à l'année 2011
Le dernier accident mortel en date ayant affecté l'Armée de l'air remonte au 1er mars 2011. Le pilote et le navigateur d'un Mirage 2000, basé à Luxeuil-les-Bains, s'étaient tués dans le crash de leur appareil en Creuse.
Plus récemment, le 28 septembre 2017, un Mirage 2000 français s'était écrasé au décollage sur la base de N'Djamena au Tchad. Le pilote et le navigateur étaient toutefois parvenus à s'éjecter.
Parmi les autres accidents survenus ces dernières années, un Alphajet s'était écrasé le 10 décembre 2014 à l'entraînement sur un foyer pour handicapés proche de Tours, faisant un mort et quatre blessés au sol.
Auparavant, le 5 juin 2013, un Mirage 2000-5 s'était crashé en Haute-Saône peu après son décollage de la base de Luxeuil-les-Bains, une turbine ayant happé un oiseau. Le pilote, qui s'était éjecté, avait été blessé à une jambe.