Ce vendredi 6 novembre, le préfet, l'agence régionale de santé et les rectorats de Dijon et Besançon faisaient un nouveau point sur la situation sanitaire, les mesures de restriction mises en place durant le confinement et les nouveaux protocoles applicables dans les lycées.
L’épidémie continue de progresser en Bourgogne Franche-Comté. 1329 personnes sont décédées à l’hôpital depuis le début de l’épidémie et 738 en établissements médicaux sociaux.
Le taux d’incidence se situe actuellement autour de 540 cas positifs pour 100 000 habitants. « C’est 100 de plus que la semaine dernière » précise Pierre Pribile, le directeur générae de l’agence régionale de Santé. Il est globalement aussi élevé chez les plus de 65 ans.
Le taux de positivité des tests est également en hausse. Il atteint désormais 22% contre 20 % en moyenne nationale selon l’ARS. « La Bourgogne Franche-Comté fait partie des 5 ou 6 régions où l’épidémie est la plus active. »
1365 patients Covid sont actuellement hospitalisés. C’est 500 de plus que la semaine dernière et presqu’autant qu’au pic de la première vague. 186 patients graves sont accueillis en réanimation. C’est 77 de plus que la semaine dernière. Par ailleurs, 92 transferts de patients entre établissements de Bourgogne Franche-Comté ont eu lieu pour soulager les hôpitaux les plus sous tension, dont 37 pour des patients en réanimation.
Trop tôt pour voir les effets du confinement
« Le rythme de progression cette semaine est néanmoins inférieur à la semaine dernière ou on doublait » explique Pierre Pribile, même si l’orientation reste à la hausse. « Il est encore bien trop tôt pour constater les effets du confinement. Il faut 5 à 7 jours pour détecter les contaminations. Il est donc normal que le confinement ne se traduise pas encore dans les chiffres.»« La situation est sérieuse » estime le préfet de Bourgogne Franche-Comté, Fabien Sudry. Il insiste sur le respect des règles de distanciation sociale. « Il est trop tôt pour mesurer les effets du confinement. Lors du premier confinement, il a fallu 18 jours pour en mesurer les effets. Mais je pense que si ces règles sont appliquées, il n’y a pas de raisons que nous ne puissions pas sortir de cette mauvaise passe le plus rapidement possible. »
Des arrêtés municipaux attaqués ou retirés
Le représentant de l’Etat ajoute que l’heure n’est plus à la pédagogie mais à la sanction. « Nous ne sommes plus dans la pédagogie. Je suis maintenant dans l’application. » En Côte d’Or par exemple, 150 contrôles ont lieu chaque jour. 31 verbalisations ont eu lieu auprès de conducteurs qui ne disposaient pas d’attestations valables de déplacement.Par ailleurs, en tant que préfet de région et préfet de Côte d’Or, Fabien Sudry fait savoir qu’il a mis en cause auprès du tribunal administratif les arrêtés municipaux de 4 maires ayant choisi d’autoriser leurs commerces à ouvrir : Is-sur-Tille, Meursault, Chevigny-Saint-Sauveur et Talant. L’audience devait avoir lieu ce vendredi.
Selon la préfecture, le maire de Dijon, François Rebsamen qui avait pris un arrêté pour permettre l’ouverture des librairies dans sa commune a retiré son arrêté. « J’ai sollicité le maire de Dijon pour qu’il retire son arrêté sur les librairies. Et cet arrêté a été retiré » explique Fabien Sudry.
Une centaines d’élèves positifs dans la région
« Les contaminations se déroulent peu en milieu scolaire. Les chiffres sont assez édifiants » fait tout d'abord remarquer la rectrice de l’académie de Dijon, Nathalie Albert-Moretti. Au 5 novembre, 50 élèves sont déclarés positifs au coronavirus en Bourgogne. C’est 0,03% des effectifs. Ils étaient près de 190 à la mi-octobre. Par ailleurs, 18 personnels sont également positifs (0,07% des effectifs). Aucune école ou classe n’est fermée souligne le rectorat.En Franche-Comté, là-aussi, ce 5 novembre, 50 élèves sont cas confirmés sur 248 000 enfants scolarisés. "Mais ils sont 17 de plus en 24 heures" remarque le recteur Jean-François Chanet. 16 personnels (sur 22 770) ont également été testés positifs. Dans l’académie de Besançon, plus aucune classe, ni aucune école n’est fermée. « Contrairement à des campagnes sur les réseaux sociaux pour accréditer l’idée que l’on courrait risque dans établissements scolaires, c’est l’inverse. Le respect du protocole sanitaire se fait avec une conscience aigüe » souligne Jean-François CHANET, Recteur de l'Académie de Besançon.
Un protocole accentué dans les lycées
Suite aux annonces du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, les lycées de Bourgogne Franche-Comté pourront adapter leurs protocoles sanitaires avec la possibilité de recourir à un maximum de 50% d’enseignement à distance. « Le protocole est plus difficile à appliquer dans les lycées, explique Nathalie Albert-Moretti, compte tenu des « brassages d’élèves dus aux enseignements de spécialité ou aux choix d’options ».« Le principe est que 50% du temps scolaire devra être proposé en présentiel. Pour le reste, la continuité pédagogique pourrait s’organiser autrement, en classe virtuelle ou en autonomie. L’idée est donc de permettre aux chefs d’établissement de proposer un plan de continuité pédagogique qui doit aller jusqu’aux vacances de Noel » précise la rectrice.
Tous les établissements de Bourgogne Franche-Comté n’ont pas encore proposé de plan de continuité pédagogique. En Côte d’Or, par exemple, ils ne sont que 7.
« Nous travaillons établissement par établissement » précise le recteur de l’académie de Besançon. « Nous avons une cellule de continuité pédagogique Nous traitons en temps réel les propositions des établissements. Mais les choses sont différentes selon que l’on est un petit lycée professionnel ou un grand lycée généraliste. » «Cela concerne d’abord les lycées qui ont de gros effectifs quand les lycées plus modestes peuvent continuer en présentiel » précise de son côté la rectrice de Dijon.
« Ce travail prendra du temps » précisent néanmoins les rectorats. Sans doute encore quelques jours pour être finalisé. Quelle que soit la solution choisie par les lycées, « même quand les élèves ne seront pas en présentiel, ils continueront à être suivis » garantie Nathalie Albert-Moretti.
Par ailleurs, en marge de cette conférence de presse, la rectrice de l'académie de Dijon précise qu'une quinzaine d'incidents ont eu lieu lors de l'hommage au professeur assassiné Samuel Paty en début de semaine. Le recteur de l'académie de Besançon n'a pas souhaité communiqué sur le sujet.