Les maires des chefs-lieux du Doubs ont tenu une conférence de presse commune pour dire leur soutien aux petits commerces et leur intention, s'ils n'étaient pas entendus par le gouvernement, de prendre localement des arrêtés, même illégaux, pour autoriser leur réouverture. 

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En dehors de toute étiquette politique, Anne Vignot, maire EELV de Besançon, Marie-Noëlle Biguinet, Maire LR de Montbéliard, Patrick Genre, maire Divers Droite de Pontarlier et président de l'association des maires du Doubs ainsi que Charles Piquard, maire LR et président des maires ruraux du Doubs, ont tenu une conférence de presse commune ce samedi après-midi pour afficher leur soutien aux petits commerces de leur territoire obligés à fermer depuis le reconfinement. Ils dénoncent l'inéquité dont ils sont victimes face à l'ouverture des grandes surfaces, certes pourvoyeuses de produits de première nécessité, mais aussi de nombreux autres services et fournitures.

"Nous partageons tous ici la nécessité de prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre l'épidémie, explique Anne Vignot. Mais ce confinement n'est pas celui du printemps dernier. Nombre des commerces sont aujourd'hui menacés de fermeture. Et surtout, ils étaient très nombreux à me dire combien ils comptaient sur ces deux derniers mois de l'année pour sauver leur enseigne. Novembre et décembre, cela représente entre 20% et 70% du chiffre d'affaires annuel."

Cet appel des élus est donc une façon d'apporter leur soutien aux commerçants et de porter leur détresse en plus haut lieu. Alors même que les boutiques respectent strictement les protocoles sanitaires depuis leur réouverture. Ainsi les maires se sont-ils entretenus de leurs intentions au préfet du Doubs, Joël Mathurin. Le Doubs est le premier département à parler à travers ses maires d'une seule et même voix. 

"Nous avons entendu leur appel au secours, précise Marie-Noëlle Béguinet. Et nous sommes un front de maires unis pour défendre l'égalité entre tous les acteurs économiques."

"Nous demandons une modification et un élargissement de la notion "de produits essentiels", détaille Patrick Genre. Car sinon, les grandes surfaces comme les plateformes internationales de commerce en ligne doivent retirer elles aussi ces produits non essentiels de leurs rayons. Mais le but n'est pas de supprimer des rayons. Fermer la FNAC ne ramène rien dans les caisses des libraires. Les commerçants demandent juste à travailler normalement. "

S'ils ne sont pas entendus, les maires l'assurent, ils sont prêts à prendre dès la semaine prochaine des arrêtés, même illégaux. Car tout arrêté municipal s'pposant à la décision étatique de fermer les petits commerces jugés non essentiels serait immédiatement débouté par le tribunal administratif et pourrait entraîner une intervention des forces de l'ordre et une amende. "Mais nous avons bon espoir que les choses bougent à notre écoute", renchérit Patrick Genre.

La ville d'Audincourt prend déjà un arrêté 

Le maire PS d'Audincourt, Martial Bourquin, est parti seul en tête de la fronde dès ce samedi. Il a publié un arrêté autorisant l'ouverture des commerces "non essentiels" dans respect des mesures d'hygiène et de distanciation, motivant sa décision par "la rupture d'égalité et de traitement entre commerçants" et la "concurrence déloyale" des grandes surfaces. 

L'arrêté précise ainsi "qu'aucune mesure n'a été prise pour empêcher le e-commerce, les dits centres commerciaux, hypermarchés et supermarchés de vendre des livres, des vêtements, des chaussures, des fleurs.., que leurs rayons non alimentaires et non essentiels ne sont pas fermés [...] et qu'il n'est pas démontré qu'acheter un livre, des vêtements, des chaussures avenue Briand ou des fleurs rue de Belfort à Audincourt est une cause de popagation du virus plus importante que d'acheter ces mêmes biens dans les centres commerciaux."
 

La rébellion des commerces de Maîche

Suivant l'exemple de Gray en Haute-Saône, les commerçants de Maîche dans le Haut-Doubs ont ouvert ce samedi matin leurs portes, se plaçant de fait dans l'illégalité. Ils entendaient protester eux-aussi contre la concurrence des grandes surfaces. Des écriteaux dans leurs vitrines affichaient "tous solidaires" ou "contre les inégalités", sosu l'oeil complaisant des chalands. 

Les gendarmes ont effectué un recensement des boutiques infraignant ainsi la réglementation et ont fait un rappel à la loi, promettant amende et fermeture administrative si la rébellion se poursuivait. 

La colère de l'Agence régionale de Santé


En fin de journée, l'Agence Régionale de Santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté a publié un cinglant communiqué intitulé "Respecter le confinement est un enjeu vital". 

"L’ARS déplore qu’en ce deuxième jour de confinement, le débat public soit presque exclusivement saturé de polémiques consternantes à la faveur de quelques arrêtés municipaux manifestement aussi clientélistes qu’illégaux, au risque de perdre de vue l’enjeu vital que constitue la réussite du confinement."

L'agence entend préciser que les mesures de confinement et de fermetures de commerce ne sont ni "une sanction à leur égard, ni une stigmatisation de leurs activités mais l'objectif est de réduire drastiquement toutes les occasions de contacts propices aux contaminations". 

Le communiqué de conclure simplement que des milliers de vie sont en jeu dans la région. 
 

 
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