Une louve a été tuée dans le département du Doubs, mardi 20 septembre. L'action s'est déroulée aux Longevilles-Mont-d’Or près de Métabief, alors que l'animal était en situation d'attaque sur un troupeau indique la Préfecture.
Une louve a été victime d'un tir de défense létal, mardi 20 septembre vers 22h40 annonce la Préfecture du Doubs. Elle précise que le binôme de lieutenants de louveterie a fait feu sur l'animal, dans une parcelle où un troupeau a déjà été victime d'attaque dans la nuit du 18 au 19 septembre.
Attaque en cours sur un troupeau
Le tir a eu lieu puisque trois loups ont été observés « en situation d'attaque » sur l'exploitation agricole concernée. Il s'agit d'une opération réalisée dans le cadre de l’arrêté ministériel du 23 octobre 2020 pris alors qu'une série d'attaques du loup ont touché plusieurs exploitations du secteur notamment dans le val de Mouthe. Une disposition elle-même renforcée par un arrêté de la préfecture du Doubs en date du 19 septembre 2022.
Situation de nécessité
Selon les premières observations réalisées sur place par l'Office français de la biodiversité (OFB), les conditions du tir répondent aux « conditions requises par la réglementation (attaque physique du troupeau présent dans les parcelles) », indique la préfecture. De son côté, l’OFB précise que "le loup est en route vers le laboratoire vétérinaire département et il va être autopsié, pour savoir s’il s’est reproduit cette année ou l’année passée ».
De leur côté, les agriculteurs estiment qu'il y a urgence. « On s’aperçoit que face aux attaques constatées, il faut trouver quand même une solution, parce qu’on a eu quand même six attaques en huit jours de prédation. Quand on a plus de trois meutes, donc 20 loups qui sont identifiés sur notre territoire, il faut qu’à un moment donné on puisse réguler cette population. Le loup est intelligent, il faut l’éduquer avec des tirs d’effarouchement, des tirs de défense et des tirs de prélèvement. Si la meute s’est fait tirer dessus et qu’un individu est à terre, elle va peut-être comprendre que s’approcher des bovins n’est pas une bonne chose », argumente Florent Dornier, président de la FDSEA du Doubs.
Le loup est un animal protégé, mais sa population régulée par des autorisations de tir dans des cas bien précis
Le loup est présent dans le massif du Jura et côté suisse au col du Marchairuz où deux meutes sont installées. Les Suisses ont déjà procédé à des tirs pour abattre des loups.
Les tirs pour abattre un de ces prédateurs se font en France sur dérogation uniquement, lorsqu’aucune mesure ne fonctionne après une série d’attaques sur un secteur (chiens de troupeaux, enclos, tirs d’effarouchement).
En France, le loup gris, revenu de lui-même depuis l'Italie, connaît une dynamique démographique favorable depuis 10 ans, et l'Office français de la biodiversité (OFB) estime sa population entre 826 à 1.016 individus.
Cette année 2022, au vu de la présence croissante du loup, le nombre maximal de loups pouvant être tués en France, s'élèvera à 174 individus, contre 118 initialement prévus.
Ces tirs de défense tuant des loups heurtent les associations de protection de la faune sauvage. « Pour cohabiter avec le loup, de façon durable et pérenne, il faut des moyens de protection pérenne. Il faut un accompagnement un changement des mentalités », estime Patrice Raydelet, président du Pôle Grands Prédateurs. Il rappelait il y a quelques jours encore que le loup n’est pas qu’un prédateur. « Il a une valeur écologique, l’espèce est indispensable pour l’équilibre de l’écosystème ».