Loup : le canton de Vaud a l'autorisation de tirer sur trois jeunes loups de la meute du Marchairuz en Suisse

La meute des loups du Marchairuz se déplace aussi bien en Suisse qu'en France. Alors que le préfet du Doubs doit présenter, ce vendredi 16 septembre, la stratégie de l'Etat face aux attaques croissantes des loups dans les exploitations agricoles du massif jurassien, côté Suisse, le canton de Vaud vient d'obtenir l'autorisation fédérale de tirer trois des six jeunes de la meute du Marchairuz.

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De part et d'autre la frontière, les attaques de la meute des loups du Marchairuz sur les troupeaux de bovins sont croissantes. En Suisse, "au moins quatre veaux ont été tués par les loups et d’autres cas sont en cours d’investigation", précise le communiqué publié le 14 septembre de l'OFEV, l'Office fédéral de l'environnement. Côté France, depuis le début du mois d’août, une dizaine d’attaques sur des troupeaux a eu lieu dans le Haut-Doubs et le Haut-Jura. 

L'annonce du canton de Vaud intervient alors qu'une précédente autorisation avait été délivrée en mars 2022 pour tuer deux jeunes loups. Un seul provenait de la meute du Marchairuz. 

En tout, deux meutes se sont sédentarisées dans les montagnes du Jura. Celle du Marchairuz compterait une dizaine d’individus. La première reproduction y a été observée dès 2019. Déjà en 2021, des attaques de troupeaux ont provoqué la colère des éleveurs du massif jurassien.

De leur côté, les défenseurs des loups qu'ils soient français ou suisses se sont déjà mobilisés le 9 octobre 2021 au Marchairuz pour s'opposer au tir des loups. 

Le photographe animalier Alain Prêtre faisait partie des manifestants. Pour ce défenseur des loups, "tirer les loups est une décision absurde et contre-productive" . 

Les loups du Marchairuz vont se retrouver sous les tirs croisés des Suisses et des Français.

Alain Prêtre, photographe animalier

En France, les tirs pour abattre un de ces prédateurs se font sur dérogation uniquement lorsqu’aucune mesure ne fonctionne après une série d’attaques sur un secteur (chiens de troupeaux, enclos, tirs d’effarouchement). D'où l'attente des éleveurs français présents ce vendredi 15 septembre à Chaux-Neuve, lors de la rencontre organisée par la préfecture du Doubs. 

Un tournant de la politique de protection des loups ?

De part et d'autre de la frontière, le loup est un animal protégé. Mais le développement des meutes pourrait marquer un tournant dans la politique de protection des loups.

En Suisse, "l’augmentation des populations de loups devient incontrôlable. Sans possibilité de régulation, elle menace l’agriculture", estime le parlement. Une commission parlementaire "entend permettre la régulation préventive des effectifs de loups afin d’éviter des dommages aux animaux de rente et une mise en danger de l’être humain. En effet, la législation en vigueur n’admet la régulation qu’après la survenue d’importants dommages ou d’un grave danger", explique le communiqué de l'OFEV. 

Une évolution législative également évoquée par la présidente du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. Dans une déclaration publiée le 13 septembre, Marie-Guite Dufay rappelle que le loup attaque aussi bien les ovins de Saône-et-Loire que les veaux et génisses du massif jurassien.

Nos conditions d’élevage, que ce soit dans le Charolais, dans le Haut-Doubs ou dans le Haut-Jura, présentent des spécificités que le plan loup, destiné à protéger les troupeaux, en vigueur dans toute la France, ne reconnaît pas. Il faut donc faire évoluer la loi.

Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté

Le lendemain, le 14 septembre, c'est au tour de Christine Bouquin, la présidente du conseil départemental du Doubs, de réagir pour "soutenir les agriculteurs dont les troupeaux ont été victimes, ces dernières semaines, des attaques du loup dans le Haut-Doubs".

Je suis sensible au double préjudice subi par les éleveurs, affectif au regard du soin qu’ils portent à leur bétail et économique au vu du nombre de pertes. L’équilibre que nous appelons de nos vœux sur notre massif entre biodiversité, activités humaines, est rompu. J’espère que des solutions seront trouvées très rapidement dans l’intérêt de tous.

Christine Bouquin, présidente du conseil départemental du Doubs

La Présidente de région propose, elle, "un espace de dialogue interdépartemental autour des agriculteurs touchés, en y associant l’Etat, la Région, les Départements et les mairies concernés par les dégâts qui ont eu lieu" sans mentionner la présence des associations de défense des loups.

C'est à l'Etat de trancher et d'annoncer des mesures qui prennent en compte la présence bien établie de meutes dans le massif jurassien. 

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