D'après les informations de France 3 Franche-Comté, 59 des 64 écoles de Besançon (Doubs) contiennent de l'amiante. La Ville n'avait pas répondu à l'enquête journalistique de Vert de Rage, une série documentaire de France 5.
"On n'a rien à cacher"
Ça va mieux en le disant. Sollicités par les journalistes d'investigation de Vert de Rage, qui enquêtent sur la présence d'amiante dans les écoles, les services de la Ville de Besançon n'avaient pas répondu aux demandes formulées auprès de toutes les mairies de France.
Suite aux premières révélations de Vert de Rage ce lundi 12 juin 2023, la municipalité dirigée par l'écologiste Anne Vignot joue finalement la transparence.
Sur 64 écoles, il y a de l'amiante dans 59. Dit comme cela, c'est effrayant.
Un conseiller technique au cabinet d'Anne Vignot
Au-delà de ce constat chiffré, le cabinet de la maire se veut rassurant, se basant sur un diagnostic réalisé en 2016 par un cabinet d'études indépendant.
"Il y a plusieurs catégories d'amiante, nous précise-t-on (le détail de ces listes de matériaux à risque est disponible sur le site du ministère de la Santé). La première, la plus dangereuse, émet des fibres dans l'atmosphère. Nous n'en avons pas. La deuxième, c'est lorsque des fibres sont émises suite à des frottements ou des travaux. Enfin, la troisième, c'est quand l'amiante est indissociable du corps du bâtiment. Dans ce cas, rien n'est émis."
Huit groupes scolaires en question
Lors de ce diagnostic, huit sites scolaires posaient question. La Ville a demandé un complément d'études. Des mesures d'empoussièrement ont alors été réalisées. "Le doute a été levé, les seuils réglementaires étaient bien respectés", indique la mairie.
Ces écoles sont : Ile-de-France, Champagne et Bourgogne (Planoise), Les Sapins (Saint-Ferjeux), Tristan Bernard (Les Vaîtes), Fanart (Montrapon), Les Vieilles Perrières et la Butte.
Une bonne partie de ces groupes scolaires est inscrite sur la liste du programme de rénovation des écoles lancées par Anne Vignot. 10 millions d'euros y sont consacrés par an, soit 60 millions sur le mandat, en plus des tranches annuelles qui peuvent mobiliser plusieurs centaines de milliers d'euros par école, nous affirme-t-on.
"À chaque rénovation, évidemment, on enlève l'amiante", signale le conseiller technique, qui concède que l'enquête de Vert de Rage va forcer les communes "à bouger".
La Ville de Besançon tient à préciser qu'elle réalise régulièrement dans les écoles des mesures de la qualité de l'air, pour le formaldéhyde notamment. Elle mène également depuis 2020 un plan de prévention et de lutte contre les perturbateurs endocriniens.
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