Près de 2000 poids lourds traversent la commune de Beure, suscitant le ras le bol des habitants. La RN 57 doit être mise à 2X2 voies entre cette commune et le contournement Ouest de Besançon, les riverains s’y opposent. Explications.
Des riverains exaspérés du passage des camions sur cette portion de la RN83. Réunis en collectifs, ils ont à nouveau manifesté ce 30 avril pour réclamer un arrêté préfectoral qui obligerait les camions à emprunter l'autoroute.
Une centaine de personnes était donc présente pour la fin de cette semaine de mobilisation. « Qu’est-ce qu’on pourrait faire ? Commençons pas dévier les camions sur l’autoroute, regardons quel serait le trafic sans ces camions pour voir si on a besoin de dépenser 130 millions d’euros pour doubler cette route entre Beure et les tours de l’Amitié », réagit Hélène Buchallet de l’association Beure Respire présente sur place tout comme l'association Bonne Route RN83.
"Un projet d'un autre temps"
Le projet de Grand Besançon Métropole consiste en effet à créer une deux fois deux voies de la RN 57 entre Beure et Micropolis dont le coût est annoncé à 130 millions d’euros. « C’est un projet d’un autre-temps. Il ne faut pas rien faire, on dit qu’il faut faire autre chose. Ça va générer un trafic encore plus important, réfléchissons à d’autres solutions ! On ne devrait plus devoir se mobiliser en 2022 pour ce genre de problématique, les pouvoirs publics devraient prendre leurs responsabilités », poursuit Hélène Buchallet.
"Les élus régionaux doivent se saisir de la question"
Le maire de Larnod, Hugues Trudet, était présent pour soutenir le rassemblement : « Nous avons énormément de contraintes et pas de possibilités d’action en tant que maire, dans la mesure où c’est bien le préfet qui assure la police de circulation sur la route nationale. Je crois qu’il faut que l’état prenne conscience de l’exaspération des riverains. Le trafic des poids lourds ne cesse d’augmenter, ce qui crée aussi un sentiment d’insécurité considérable sur cette route nationale. Les élus régionaux doivent se saisir de la question, la politique des transports c’est bien une politique régionale.»
"Débloquer la situation"
Les associations voudraient désormais s’appuyer sur une loi qui permet aux départements de demander la gestion de certaines routes nationales. « On a contacté des élus départementaux du Doubs qui nous disent qu’ils ont effectivement pris note de cette nouvelle loi, mais qui pour l’instant n’ont pas de position arrêtée parce qu’ils ne connaissent pas les conditions de rétrocessions, en particulier les conditions financières (…) peut être qu’avoir des intermédiaires plus proches permettra de débloquer la circulation... la situation, pardon pour le lapsus », a réagi François Vacheresse, le président de l'association Bonne route RN 83.