La justice chilienne a fixé au 27 mai une audience pour décider d'un éventuel placement en détention préventive de Nicolas Zepeda, soupçonné d'avoir assassiné son ex-petite amie japonaise en 2016 à Besançon, dans l'attente de son extradition vers la France.
Lundi, après la décision de la Cour suprême du Chili d'autoriser l'extradition du jeune homme, le parquet avait demandé la tenue d'une audience "en urgence" pour examiner un durcissement des mesures préventives à l'égard du suspect, actuellement sous contrôle judiciaire et qui a interdiction de sortir du territoire.
L'audience aura lieu le 27 mai "à 10h heure locale (14h en France) en visioconférence" en raison de l'épidémie de coronavirus et du confinement en cours à Santiago, selon une décision du juge Jorge Dahm de la Cour suprême.
Une fois la décision d'extradition notifiée à l'ambassade de France à Santiago, les autorités françaises avaient normalement 60 jours pour aller chercher M. Zepeda au Chili. Mais face aux restrictions de circulation imposées par la pandémie (suspension des vols internationaux, fermeture des frontières), le magistrat a indiqué que le délai pour la procédure d'extradition serait porté à trois mois.
Narumi Kurosaki, étudiante de 21 ans, vivait sur le campus universitaire de Besançon où elle a été vue pour la dernière fois le 4 décembre 2016. Son corps n'a jamais été retrouvé. Nicolas Zepeda, 29 ans, était son ancien petit ami.
Le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, s'était rendu en avril 2019 au Chili avec un magistrat instructeur et deux enquêteurs chargés du dossier. En octobre, il avait demandé l'extradition de Nicolas Zepeda "pour qu'il comparaisse devant la cour d'assises de Besançon pour l'assassinat de Narumi Kurosaki".
Selon les enquêteurs, Nicolas Zepeda s'était rendu début décembre 2016 à Besançon pour voir la jeune femme. Le soir du 4 décembre, veille de sa disparition, ils avaient regagné ensemble le logement de Narumi et, dans la nuit, plusieurs étudiants avaient entendu "des hurlements de terreur, des cris".
Nicolas Zepeda, fils d'une riche famille chilienne, avait rencontré l'étudiante au Japon en 2014. Il en était tombé éperdument amoureux et l'avait présentée à sa famille au Chili.
Mais peu avant la disparition de Narumi, tous deux avaient pris leurs distances, et l'étudiante japonaise avait débuté une nouvelle relation, suscitant la jalousie du Chilien.