Le jeune Chilien suspecté d'avoir assassiné l'étudiante japonaise en décembre 2016 à Besançon dans le Doubs était entendu par la cour suprême de son pays. L'audience de près de deux heures était retransmise sur internet. Nicolas Zepeda continue à nier son implication dans la mort de l'étudiante.
Près de deux heures d'audience. Devant le juge et l'accusation qui a détaillé longuement les éléments amassés lors de l'enquête, Nicolas Zepeda n'a pas changé de position. Il nie toujours avec ses défenseurs être l'auteur d'un quelconque meurtre.
L'audience devant la cour suprême du Chili avait été reportée à plusieurs reprises. Elle intervient trois mois après la réception par le parquet chilien, début décembre, de la demande formelle d'extradition de la part de la France.
Narumi Kurosaki, 21 ans, vivait sur le campus universitaire de Besançon. Elle a été vue pour la dernière fois le 4 décembre 2016. Son corps n'a jamais été retrouvé. Nicolas Zepeda était l'ancien amant de Narumi.
Le procureur de la République à Besançon, Etienne Manteaux, avait annoncé le 10 octobre dernier que l'enquête sur cette affaire était "close" et que les "34 mois d'investigations" justifiaient "la demande d'extradition de Nicolas Zepeda pour qu'il comparaisse devant la cour d'assises de Besançon pour l'assassinat de Narumi Kurosaki".
Revoir en intégralité l'audience de Nicolas Zepeda devant la cour suprême du Chili
D'après les investigations, Nicolas Zepeda s'était rendu début décembre 2016 à Besançon pour voir la jeune femme. Et le soir du 4 décembre, veille de sa disparition, ils étaient rentrés ensemble dans le logement de Narumi.
Cette nuit-là, a rapporté le procureur, plusieurs étudiants ont entendu "des hurlements de terreur, des cris", mais "personne n'a prévenu la police".
Selon les avocats de Nicolas Zepeda, l'enquête dans cette affaire est insuffisante
"Ce que nous soutenons et allons soutenir dorénavant, c'est que pour donner suite à la demande d'extradition il doit y avoir une enquête sérieuse qui accrédite l'existence du crime et, bien évidemment, la participation (du suspect). Ici, nous estimons que ce n'est pas le cas", a déclaré aux journalistes Joanna Heskia, l'avocate du jeune homme.
"Selon nous, c'est une enquête qui soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses", a-t-elle ajouté à la fin de l'audience de plus de deux heures, en présence du suspect.
"Nous sommes convaincus, avec les preuves apportées par l'Etat requérant, qu'il y a suffisamment d'éléments pour accréditer la participation de Nicolas Zepeda au décès de Narumi et qu'il faut donc donner suite à la demande d'extradition", a déclaré de son côté Antonio Segovia, directeur de l'Unité de coopération internationale et d'extradition du parquet chilien, qui représentait les intérêts de la justice française. Selon M. Segovia, les preuves apportées par la justice française "sont celles d'un homicide volontaire commis avec préméditation".
Deux audiences encore à venir avant la décision de la justice du Chili d'extrader ou non son ressortissant
Les prochaines audiences doivent avoir lieu les 18 et 19 mars. Le juge Jorge Dahm, en charge du dossier, rendra ensuite sa décision. La défense pourrait, le cas échéant, faire appel.