Nicolas Zepeda, suspecté d'avoir assassiné en décembre 2016 l'étudiante japonaise à Besançon, sera interrogé mercredi 18 avril, au Chili. Le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, accompagné du juge d'instruction et des enquêteurs, mettent le cap sur le Chili.
Deux ans. Plus de deux ans que les parents de Narumi attendent la vérité. Attendent de savoir ce qui est arrivé à leur fille et où son corps repose.
Cette semaine, l'enquête va franchir un pas. Mercredi 18 avril, Nicolas Zepeda, principal suspect dans la mort de l'étudiante sera interrogé par la justice de son pays le Chili. La France espère obtenir à terme l'extradition du suspect.
Le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux, accompagné du juge d'instruction et des enquêteurs, rencontreront mardi le procureur chilien en charge de l'exécution de la commission rogatoire internationale.
«De ce que nous avons compris, c’est un magistrat chilien qui interrogerait le suspect. Le juge d’instruction de Besançon, le policier directeur d’enquête et moi-même pourrions assister à l’échange et, si le Chili est d’accord, faire poser des questions en fonction de ses réactions », a expliqué le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux à nos confrères de l'Est Républicain.
Les parents de Narumi attendent et redoutent cet interrogatoire
"C'est un espoir inoui pour la famille de Narumi qui a accueilli cette nouvelle avec appréhension car c'est la première fois que Nicolas Zepeda va être entendu par la justice" confie Me Sylvie Galley avocat des parents de la jeune japonaise. "Ils redoutent ses déclarations et en même temps, ils attendent des réponses, des révélations sur ce qui est arrivé à leur fille. Ils attendent des révélations sur l'endroit où est le corps. Ils attendent surtout des aveux" ajoute l'avocat bisontine.
"Depuis deux ans et demi d'enquête, Nicolas Zepeda était dans son pays, libre. "Au bout de 2 ans et demi d'enquête, on a réuni suffisament de preuves, je l'espère pour faire basculer ce dossier en faveur d'une mise en examen et d'une perspective d'extradition" estime l'avocate des parents de Narumi qui pourrait se rendre au Chili pour représenter la famille face au suspect.
Narumi, un corps introuvable depuis décembre 2016
La justice française est persuadée que Narumi a été tuée dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016. L'étudiante japonaise logeait en cité universitaire. Elle avait dîné la veille au soir avec le suspect numéro 1 son ancien petit ami Nicolas Zepeda Contreras.
Dans la nuit du 4 au 5 décembre, plusieurs étudiants ont entendu des cris dans la cité universitaire et un bruit sourd. Dans la chambre de Narumi, une valise a disparu, une couverture. Des traces du suspect ont été retrouvées sur une tasse avait précisé le procureur.
L'emploi du temps du suspect intrigue les enquêteurs. Le 17 novembre, Nicolas Zepeda réserve une voiture depuis le Chili en France, à Dijon, du 30 novembre au 7 décembre. Il va être constaté qu'il se rend à Besançon et qu'il passe la nuit à proximité de la résidence universitaire. Ensuite, il ne cesse de faire des aller-retour entre Besançon et Dijon. Dans des zones avec de très grandes forêts, deux cours d'eau. Il va aller dormir à Ornans, dans le restaurant dans lequel il mangera avec Narumi, quelques jours plus tard.
Le corps de la jeune femme n'a jamais été retrouvé malgré de longs mois de recherche dans le Doubs, la Loue, dans le secteur de la fôret de Chaux dans le Jura.
Un mandat d'arrêt international avait été lancé à l'encontre de Nicolas Zepeda mais n'a jamais été mis en oeuvre par les autorités chiliennes.
Vers une extradition ou un procès par contumace ?
Après l'interrogatoire de Nicolas Zepeda par la justice chilienne, que va-t-il se passer ? Premier scénario, le Chili accepte au vu du dossier d'extrader le jeune homme. Il serait alors jugé en France devant une cour d'assises pour assassinat.Le Chili peut refuser l'extradition. Dans ce cas, la justice française peut passer la main à son homologue chilienne. Ou décider de juger en son absence en France Nicolas Zepeda.