AirBnB a annoncé qu'il avait reversé plus de 93 millions d'euros de taxe de séjours aux communes françaises de novembre 2020 à avril 2021, dont 1,7 million d'euros aux villes de Bourgogne Franche-Comté. Mais à Besançon comme ailleurs, hébergeurs et plateformes ne sont pas encore tous dans les clous.
Depuis 2019, les plateformes de locations de logements doivent reverser, comme les hôtels, les taxes de séjours aux collectivités locales. Ainsi sur les 93 millions d'euros de taxe de séjour reversés par Airbnb aux communes françaises de novembre 2020 à avril 2021, 1,7 million d'euros concerne la Bourgogne Franche-Comté : Dijon arrive en tête avec 250 000 € reversés, Besançon suit avec 51 000 €.
Charles Rième, à la tête d'une des trois conciergeries de Besançon, s'occupe d'une dizaine d'appartements. Il explique : "Pour un logement à 100 euros la nuit, il y a 40 € de frais de ménage, des frais de service et 3 % des 100 euros qui est la taxe de séjour. Ces 3 % sont automatiquement reversés par Airbnb à la collectivité."
Accusé de ne pas respecter la loi, notamment en ce qui concerne la taxe de séjour, Airbnb est rentré dans les clous. "Airbnb profite à un nombre croissant de communes, y compris à des communes sans hébergement hôtelier qui ne percevaient auparavant aucun revenu du tourisme. La taxe de séjour est devenue une ressource de plus en plus conséquente pour les petites communes, pour la plupart situées en zone rurale", se réjouit la plateforme dans un communiqué.
Charles Rième approuve ce changement par rapport à Airbnb. "Ce n'était pas clair, ça l'est devenu. Maintenant, Airbnb décompose bien leurs frais dont les taxes de séjour. C'est fluide et logique avec le développement de la location courte durée", poursuit Charles Rième.
Il détaille : "En dehors des périodes des fêtes de fin où d'année, où il y a des réunions de famille, ce sont beaucoup de déplacement professionnels, des séjours de 3 à 5 nuits" à Besançon.
Les élus restent vigilants
Les élus de l'agglomération bisontine, comme Benoît Vuillemin, vice-président de Grand Besançon métropole en charge de l'attractivité et du tourisme, se réjouissent de cette nouvelle recette. "Ils jouent le jeu, ils font bien le déclaratif, c'est rassurant, la loi s'applique, c'est une bonne chose."
Mais, tout le monde n'est pas dans les clous. Certains propriétaires, qui passent par ces plateformes, ne se déclarent pas forcément, ce qui est illégal. "On constate que certains hébergeurs privés ne sont pas forcément déclarés chez nous. On effectue des contrôles, assure M. Vuillemin. On leur rappelle que la taxe de séjour est importante pour la collectivité, ça nous permet de faire la promotion du tourisme et de notre territoire." Ce que confirme Airbnb. "Les villes et les offices de tourisme locaux pourront investir ces nouvelles ressources dans des projets touristiques qui alimentent leur économie."
Les plateformes représentent 10 % des recette des taxes de séjour de la collectivité. Loin des futurs 20 % que devraient constituer le parc d'hébergement par des logements proposés par des plateformes. Il y a donc encore un trou dans la raquette, une somme importante qui échappe à l'impôt.