Après Victor Hugo, une deuxième statue du sculpteur sénégalais Ousmane Sow vandalisée à Besançon, la mairie accuse l'ultra-droite

Après la polémique sur la teinte du visage de la statue rénovée de Victor Hugo à Besançon, celle-ci avait été vandalisée. Une autre statue d'Ousmane Sow a été blanchie, près de la gare à Besançon (Doubs). La Ville porte plainte, et demande ce mercredi 23 novembre "l’ouverture d'une enquête sur l'ultra droite bisontine".

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Et de deux.

Après la statue de Victor Hugo, place des Droits de l'Homme, une deuxième statue d'Ousmane Sow a été vandalisée à Besançon. Il s'agit de "L'Homme et l'Enfant", dans le Parc des Glacis. Cette statue avait été installée en 2013 à proximité du Monument aux morts et de la Gare Viotte. L'artiste sénégalais complétait un ensemble des trois sculptures existantes. "Il a choisi de représenter un anonyme, qui pourrait être « un juste », cachant un enfant sous son manteau, ajoutant ainsi  à la notion d’universalité celle de la transmission, donc de l’éducation", précise le site internet d'Ousmane Sow.

Le visage et les mains de l'homme ont été blanchies, comme Victor Hugo dans la nuit de dimanche à lundi 21 novembre. Ces dégradations sont une des conséquences de la désastreuse polémique sur le teint jugé trop "noir" de la statue rénovée de l'auteur des Misérables, né à Besançon.

C’est un acte raciste

Béatrice Soulé, agent artistique et veuve d'Ousmane Sow

Contactée à Dakar, Béatrice Soulé, qui a partagé la vie du sculpteur et représente ses ayant-droits a appris ce nouvel acte de vandalisme. “C’est un acte raciste. C’est une oeuvre magnifique “l’homme et l’enfant”. Je suis très triste de cette violence et du monde actuel qui lui laisse place. Là, c’est Ousmane Sow, demain ce sera autre chose. Cette polémique née autour de la statue de Victor Hugo, ce n’est pas un problème artistique, c’est politique” dénonce consternée Béatrice Soulé. 

La polémique avait été lancée par des médias régionaux et nationaux et largement relayé par une partie de la classe politique, qui s'en sont pris à la couleur politique de la municipalité, trop verte selon eux, pour dénoncer la couleur du visage de Victor Hugo, trop sombre selon eux.

Lors d'une conférence de presse organisée dans l'urgence mardi 22 novembre, la maire EELV Anne Vignot avait dénoncé “ce racisme vraiment profond exprimé à travers tout cela, ce rejet de l’écologie comme étant une politique qui serait radicale, et le fait que les gens absorbent de l’information sans jamais prendre le temps de l’analyser, de la comprendre, de voir qu’ils sont manipulés” . Le standard de la mairie, assailli de coups de fil, avait été fermé, submergé par les insultes.

Présent lors de la conférence de presse, Carlos Alves Fereira, le patineur chargé de la restauration des œuvres du sculpteur sénégalais et proche d'Ousmane Sow, a expliqué son travail: "Mon but est de se rapprocher au maximum de ce que voulait l’artiste. Donc on ajoute des pigments, on chauffe, on enlève, on remet, ce n’est pas une science exacte… Je suis là pour faire mon travail et être fidèle à l’auteur".

Le directeur de la fonderie Coubertin, Christophe Bery, a également assuré que la mairie de Besançon n'était pour rien dans le choix des couleurs de la statue rénovée: "Même si elle l'avait demandée, ça ne se serait pas fait, en tout cas pas par nous. Ce n'est pas en notre pouvoir de changer l'apparence d'une oeuvre d'art".

Las, la polémique était lancée, excitant les plus vils instincts de certains... Une deuxième statue d'Ousmane Sow a donc été vandalisée. Une deuxième plainte a été déposée par la Ville qui pointe elle aussi un "vandalisme raciste".

La majorité municipale souhaite l’ouverture d'une enquête sur l'ultra droite bisontine pour incitation à la haine raciale.

Communiqué de la Ville de Besançon

L'association A gauche citoyens !, dont plusieurs membres sont élus de la majorité municipale, condamne ce mercredi soir dans un communiqué "ces actes de vandalisme marqués par l’empreinte du racisme et de la haine propres à l’ultra-droite." "Leurs auteurs doivent être poursuivis et punis", poursuit le collectif, qui note que "de plus en plus d’agissements et paroles racistes se multiplient à Besançon comme ailleurs et cela est intolérable".

Mardi 22 novembre, Toufik-de-Planoise, journaliste à Radio Bip 25, dévoilait une photo des auteurs de la dégradation de la statue de Victor Hugo, posant avec une pancarte White Power, sur le réseau Télégram. Pour ce spécialiste de l'extrême-droite, il s'agit de néonazis actifs régulièrement sur Besançon.

Les investigations sont en cours, nous précise le commissariat de police de Besançon. Le site est couvert par des caméras de vidéosurveillance, qui fonctionnaient ce mercredi après-midi.

La statue a été nettoyée ce mercredi après-midi par deux agents des services techniques de la Ville, qui ont fait disparaître la peinture blanche à l'aide d'un nettoyeur haute pression et une eau à 150°.

Le bronze a retrouvé sa patine d'origine, mais il reste derrière les barrières jusqu'à nouvel ordre. 

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