Le ministère public a réclamé 5 ans de prison ferme à l'encontre de cette nourrice de Tarcenay dans le Doubs. La femme de 56 ans est accusée d'avoir causé la mort d'un bébé de 4 mois en le secouant. Elle est jugée depuis mercredi à Besançon devant la cour d'assises du Doubs.
Cheveux poivre et sel et fines lunettes métalliques, Colette D., a contesté devant les juges avoir secoué le petit Tony G., le bébé dont elle avait la garde. La cause du décès divise les médecins experts.
Poursuivie pour "violences ayant entraîné la mort, sans intention de la donner", elle risque 20 ans de réclusion criminelle.
Le bébé était décédé deux mois après
Le matin du 18 octobre 2010, la mère de Tony l'a déposé chez sa nourrice à 07H30. Deux heures plus tard, alors qu'il faisait la sieste dans la matinée, la nourrice a expliqué aux enquêteurs qu'elle l'avait entendu hurler.Elle l'avait pris dans ses bras pour tenter de le calmer, mais il n'était pas dans son état normal et elle avait appelé le médecin.
Hospitalisé, il était décédé deux mois plus tard. Les médecins avaient au début pensé à une "mort subite du nourrisson", puis les experts avaient retenu l'hypothèse d'un "syndrome du bébé secoué" qui aurait provoqué des "lésions intracrâniennes".
Les causes du décès divisent les experts
Mercredi à l'audience, les médecins se sont succédé devant les juges pour débattre des syndromes de la "mort subite du nourrisson" et du "syndrome du bébé secoué".Tous ne sont pas d'accord sur la cause du décès de cet enfant. Les avocats de l'accusée, Me Jérôme Pichoff et Me Marjorie Weiermann, ont annoncé qu'ils plaideront l'acquittement.
Selon eux, il n'y a pas de certitude que l'enfant soit décédé du "syndrome du bébé secoué" et de tels faits ne correspondent pas à la personnalité de leur cliente.
Assistante maternelle depuis plus de 10 ans, la femme est décrite par les parents qui lui confiaient leurs enfants comme une "nounou exceptionnelle", une "grande professionnelle", "calme" et attentionnée avec les enfants".
Aucun parent ne lui a retiré la garde de son enfant après les faits et des pétitions ainsi que des lettres de soutien ont été envoyées au juge d'instruction.