Bac 2021 : À Besançon, les lycéens dans la rue demandent l’annulation des épreuves et dénoncent des inégalités

Ce lundi 10 mai, les lycéens ont battu le pavé malgré la pluie. La manifestation à l’appel de l’UNL, union nationale lycéennes visait à interpeller une nouvelle fois le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer après une année scolaire compliquée pour nombre de lycéens. 

L’entrée du lycée Pasteur au centre ville de Besançon a été bloquée en début de matinée. Les lycéens de Pasteur, Pergaud, Tristan Bernard se sont ensuite retrouvés Place de la Révolution pour converger vers le Rectorat où une délégation doit être reçue.

Parmi les manifestants, Romain Clair élève en terminale générale à Louis Pergaud. “Les élèves de terminale générale sont mobilisés, mais il ne faut pas oublier les autres filières. Idéalement, je préférerai que le bac 2021 soit donné, ou alors basé sur le controle continu, ce serait plus égalitaire” explique le lycéen. “Il y a des endroits où il y aura eu au cours de cette année, plus de cours en présentiel qu’ailleurs. Nous, à Pergaud, on a eu plus de cours que d’autres lycées de Besançon” ajoute-il.

Pour une élève de première, la préoccupation c'est le bac de français. "J'ai le sentiment d'être complètement perdue, le sentiment d'un abandon" explique la jeune femme. "Je suis scandalisée par l'injustice, par rapport au bac, au bac de français car personne n'est au même niveau, certains ont fait 9 textes, d'autres 15. Moi, je ne sais toujours pas faire une dissertation, on n'a pas été complètement préparés, je ne me sens pas prête" dit-elle.

L’UNL dénonce une année inégalitaire au sein des établissements

Une pétition en ligne demande l’annulation des épreuves de fin d’année. Cette pétition a récolté presque 200000 signatures en moins d’une semaine. ”À cause de la crise sanitaire nous avons été coupés dans nos enseignements. Les périodes déconfinement,l'absence des professeurs liées aux Covid-19 et celles des élèves malades n’ont pas su nous garantir une continuité pédagogique. À cause de la mise en place de la nouvelle réforme du baccalauréat, il y a des manques d’informations et de préparations évidents pour les épreuves de fin d’année. Dans un grand flou général, des élèves n’ont pas encore toutes leurs questions pour le Grand Oral et le temps manque pour une bonne appréhension de cet examen. De plus, les différents protocoles sanitaires d’un lycée à l’autre ont creusé les inégalités entre les élèves” estime le syndicat pour qui les conditions ne sont pas réunies pour passer les épreuves dans de bonnes conditions. "Jean-Michel Blanquer ne nous entend pas" regrette un lycée présent dans la manifestation du jour.

L’UNL revendique 

- Un contrôle continu pour la validation des épreuves de fin d’année pour les filières générales, technologiques, professionnelles, BTS et les élèves du CNED,

- L’annulation du Grand Oral

- Des sessions de rattrapage accessibles aux lycéens et lycéennes qui n’auraient pas validé le baccalauréat par le contrôle continu,

- La non-pénalisation du manque de stage pour les élèves de filières professionnelles.

Pour Romain l’inquiétude est aussi celle d’un bac 2021 qui “n’aura pas de valeur” dit-il. Sur l’épreuve de philo, Jean-Michel Blanquer a annoncé que la meilleure note entre le bac et le contrôle continu de philo sera retenue. Mais cela ne suffit pas pour certains lycéens. Romain explique avoir la chance d’avoir terminé son programme de philo, d’autres se retrouvent en difficulté sur cette matière.

La FCPE, le collectif Education de Besançon, la SNES-FSU, la CGT Education ont apporté leur soutien au mouvement des lycéens ce lundi à Besançon.

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