Battu à mort parce qu'il n'avait pas fait ses devoirs : "Je suis innocent" clame l'accusé, frère de la victime

À la cour d'assises de Besançon se tient, du 7 au 9 février, le procès en appel d'un homme de 26 ans, accusé d'avoir en 2018 battu à mort son petit frère de 9 ans. L'accusé clame son innocence. Il avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle en première instance.

"Je ne veux pas mourir" a imploré Seal Evan, quelques heures avant sa mort. Le garçon de 9 ans est décédé en 2018, après des heures de coups, infligés par sa grande sœur et son grand frère. Celui-ci, aujourd'hui âgé de 26 ans, est jugé cette semaine par la cour d'assises de Besançon. 

Condamné en première instance par la cour d'assise du Haut-Rhin en février 2023 à 15 ans de prison pour "violences volontaires sur mineur de 15 ans ayant entraîné la mort sans intention de la donner", Dylan Owana Bodo a lancé ce mercredi 7 février, premier jour de son procès, "je suis innocent". 

Une "punition"

C'est le 16 septembre 2018, à Mulhouse, dans l'appartement de la famille que se sont déroulés les faits. En fin d'après-midi, l'accusé appelle sa mère, partie à Paris, pour lui indiquer que Seal Evan n'a pas fait ses devoirs. Elle lui aurait dit de "gérer le truc" et de "fesser" son petit frère. Des heures de violence s'ensuivront, filmées en partie par la soeur de Seal Evan. 

De cette fin d'après-midi à minuit, le garçon de 9 ans aurait reçu de nombreux coups de ceinture, de manche à balai, au point qu'il se brise en trois morceaux, et autres punitions corporelles. La soeur de Seal Evan le frappe également. Son deuxième frère, âgé de 11 ans, et la compagne de son grand frère, alors enceinte de sept mois, assistent aux faits. 

Le grand frère de Seal Evan reconnaît avoir commis des violences sur son frère, mais estime qu'elles ne sont pas responsables de la mort de son petit frère. 

Les violences cessent lorsque Seal Evan s'effondre, inconscient. Appelée, la mère du garçon demande alors à un ancien compagnon de se rendre sur les lieux. C'est lui qui a contacté le SAMU. Sur les enregistrements des secours, on l'entend, effondré, répéter en boucle : "Seigneur, seigneur, ramène-le-moi. Evan, reste avec nous". 

La dissimulation 

À l'initiative de la sœur, la fratrie tente de dissimuler les faits. Ils prétendent que l'enfant a fait un malaise quand il était allongé dans son lit. Mais, comme l'a relaté France 3 à l'époque des faits, face à cette mort qui n'est "pas explicable", et des traces suspectes de coups, l'hôpital contacte la police. 

L'autopsie du corps de Seal Evan n'a pas permis de déterminer les causes exactes de son décès, mais les experts estiment qu'il résulte des conséquences de longues violences. L'enfant s'est notamment étouffé avec le contenu de son estomac.

L'enquête, et le témoignage du frère de 11 ans, avec qui Seal Evan était très lié, et qui était lui-même victime de violences, ont permis de reconstituer la soirée. 

Lors du procès en première instance, en 2023, la sœur de l'enfant, âgée de 25 ans, avait été condamnée à 6 ans de prison, pour le même chef d'accusation que Dylan Owana Bodo. La compagne du grand frère à trois ans avec sursis pour "non-empêchement d'un crime". Quant à la mère de Seal Evan, qui voyageait beaucoup et était souvent absente, "parce qu'elle voulait sortir un album", elle avait été condamnée à quatre ans de prison pour "complicité de violences volontaires"

Seul le grand frère avait fait appel. 

Avec AFP.

Mise à jour : le vendredi 9 février, la Cour d'Assises de Besançon a condamné Dylan Owana Bodo à 12 ans de réclusion criminelle.

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