Besançon : à la manière des premiers photographes ambulants, le collectif « La Photo Sensible » vous tire le portrait

Du 16 au 18 avril 2022, Damien Gautier et Camille Crespo Del Amo, les fondateurs du collectif « La photo sensible », s’installent place du 8 septembre à Besançon (Doubs). Accompagnés de leur Massilia Box, ils proposeront aux passants de réaliser leur portrait en argentique et de découvrir ce procédé nostalgique.

Après une première session en août 2021, le photographe Damien Gautier est de retour à Besançon, la ville où il a grandi. Mais cette fois-ci, il sera accompagné de Camille Crespo Del Amo, avec qui il a fondé le collectif « La photo sensible » à Marseille en 2015. L’objectif était de « travailler ensemble pour faire des ateliers et animations autour de ce qu’est la photographie à l’ancienne » explique Damien Gautier.

Grâce à leurs Massilia Box, des boites de rue qu’ils ont fabriquées, les deux hommes pourront tirer le portrait aux passants. Ces boites en bois hybrides contiennent un appareil photo et un laboratoire de développement argentique. Celui-ci leur permet de livrer le tirage sur papier argentique, qui remplace la pellicule, en 15 minutes. Avec cette technique, pas besoin d’électricité, d’électronique ou d’informatique, seulement d’eau, de lumière et de savoir-faire !

Travailler à deux leur permet d’être plus réactifs, confie Damien Gautier. L’un fait la prise de vue sur papier argentique pour obtenir une image en négatif. Puis, l’autre fait la reproduction à partir de cette image en négatif pour obtenir la photo en positif. Une lumière rouge à l’intérieur de la boite leur permet de traiter le papier sans qu’il ne soit en contact direct avec la lumière naturelle qui affecterait l’image. Quinze minutes plus tard, les gens peuvent repartir avec leur photographie argentique.

Les gens qui viennent nous voir sont, soit des curieux, soit des nostalgiques

Damien Gautier

En s’installant dans la rue, l’objectif pour Damien Gautier et Camille Crespo Del Amo est de faire découvrir ce procédé aux passants et de créer des rencontres. En effet, « la lenteur du procédé offre du temps pour discuter avec les gens, leur expliquer ce qu’on fait et comment se fabrique l’image » explique Damien Gautier. « C’est un moment de convivialité et de transmission avec les petits et les grands ». Celui qui, en parallèle, est éducateur de rue à Marseille ajoute qu’il utilise également ce procédé avec les jeunes pour en exploiter les capacités éducatives.

Un procédé vieux de 100 ans

« C’était un métier de rue, comme cireur de chaussures. On observait plutôt cette pratique dans les pays pauvres car les gens n’avaient pas les moyens d’aller au studio pour se faire photographier. Il y en a eu énormément en Amérique du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique de l’Ouest. Cependant, cette pratique existe toujours en Afghanistan car les Talibans interdisent la représentation du vivant, et seuls les photographes avec leur boite sont autorisés à travailler dans la rue pour faire des photos d’identité » explique Damien Gautier. Et celui-ci n’est pas le premier Bisontin à utiliser ce procédé. Dans les années 50, un photographe de rue installé place du marché travaillait avec la même technique. Il semble que la relève est assurée…

Si vous vous faites tirer le portrait par "La Photo sensible", le prix de la photo est libre, avec un prix conseillé affiché sur place par le photographe.

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