Besançon : l'apprenti boulanger menacé d'expulsion va être régularisé, son patron stoppe sa grève de la faim

Jeune immigrant de Guinée, Laye Fodé Traore va pouvoir rester à Besançon et continuer à travailler dans la boulangerie de la rue Rivotte. La nouvelle nous a été confirmée ce jeudi 14 janvier 2021. Détails. 

L'incroyable mobilisation autour de Laye Fodé Traore, jeune immigrant de Guinée en apprentissage dans une boulangerie de Besançon et menacé d'expulsion, a payé. 

La préfecture de Haute-Saône a abrogé l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) du jeune apprenti. Une double légalisation de ses papiers d'identité était indispensable. Elle a été validée par la Guinée et par l'ambassade de Guinée en France. "Je suis tellement heureux, et je suis fier de mon patron et du combat qu'il a mené jusqu'à aujourd'hui" a expliqué Laye, visiblement ému face à notre caméra. 

Laye Fodé Traore va pouvoir continuer à travailler auprès de Stéphane Ravacley, son patron, qui avait retourné ciel et terre et avait entamé une grève de la faim pour soutenir son jeune employé. Laye reprendra le travail mardi 19 janvier. 

"Le combat a payé"

"On a reçu un appel de la préfecture nous demandant de nous y rendre. La bonne nouvelle c'est qu'il est Français autant que moi désormais. Le combat a payé. Je remercie tout le monde aujourd'hui, autant les médias que les signataires des pétitions. Vous avez été là pour nous. Un Grand merci. Je n'ai pas fini mon combat. Je souhaite me battre pour protéger les autres" nous a expliqué Stéphane Ravacley, très heureux de cette issue. A l'annonce de sa régularisation, le jeune homme a "pratiquement pleuré", a confié son maître d'apprentissage. 

"Je suis super contente pour Laye, mais ça laisse un goût amer pour tous les autres" nous a confié Me Dravigny, avocate du jeune migrant. L'avocate bisontine suit une quinzaine de migrants dans cette situation à Besançon.

Stéphane Ravacley, le patron de la boulangerie bisontine, a tenu 10 jours sans manger. Après 8 jours, il avait été admis quelques heures aux urgences de l'hôpital de Besançon après un malaise. 

"Compte tenu à la fois de son parcours d’intégration jusqu’alors exemplaire et de ses perspectives d’insertion professionnelle (formation complète que son maître d’apprentissage, présent à l’entretien, s’est engagé à assurer avec perspective d’embauche définitive à l’issue), la préfète de la Haute-Saône a décidé d'abroger la mesure prise à son endroit et de lui délivrer un titre de séjour" ajoute la Préfecture de Haute-Saône dans un communiqué. Les services de l'Etat assurent mettre en oeuvre pour l’ensemble des mineurs non accompagnés, un suivi très attentif des situations, dans le respect du droit et des procédures en vigueur.

D'Omar Sy à Marion Cotillard, Nicolas Hulot, ou Raphaël Glucksmann, de nombreux soutiens au boulanger

Des élus de gauche dont la maire de Besançon Anne Vignot et des personnalités comme Leïla Slimani, Eddy de Pretto et Camille Lellouche avaient écrit une tribune dans Le Nouvel Obs pour soutenir le boulanger de Besançon. L'histoire des Bisontins avait fait le tour des médias régionaux, puis nationaux. Son histoire avait également été reprise dans la presse internationale. Une pétition en ligne avait rassemblé près de 250 000 signatures. Partagée par Raphaël Glucksmann, député européen, la pétition s'était envolée en nombre de signatures.

"Laye Fodé Traoré est régularisé ! C'est une excellente nouvelle pour lui, pour celles et ceux qui portaient ce combat, je pense en premier lieu à Stéphane Ravacley. Le combat continue pour celles et ceux qui restent dans cette situation inacceptable" a réagi la maire de Besançon Anne Vignot, sur les réseaux sociaux. 

"Quelle super nouvelle ! Bravo Stéphane et à tous ceux qui l’ont soutenu pour que Laye puisse rester" a réagit quant à lui l’acteur Omar Sy sur son compte Twitter.

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