Besançon : au cœur du confinement, ils se sont dit oui

C’est une histoire triste et belle à la fois. Une femme et un homme qui s’aiment depuis trente ans, se sont unis lors d’un mariage in extremis ce jeudi 26 mars à Besançon (Doubs) en plein confinement lié au coronavirus covid-19.

9h01, jeudi 26 mars. Le portable d’Angélique sonne. Une personne du service « état civil » de la mairie de Besançon lui apprend la date et l’heure de son mariage. Ca sera ce même jour à 14 heures. Incrédule, Angélique ne réalise pas. « Est-ce que vous pouvez répéter s’il-vous-plait ? » demande-t-elle.
 

 

Et ils se marièrent pour la seconde fois

Franck et Angélique se sont déjà mariés religieusement au Vietnam en 1995. Mais si pour le couple, le moment a scellé leur union, en France ce mariage n’a aucune valeur. Ils pensaient donc passer devant Monsieur le Maire en France.
Et puis les années ont filé avec l’arrivée de leur fils Vladimir, leur travail au restaurant familial et en Suisse. La vie a continué et puis de façon violente, la maladie s’est imposée.
Ils ont voulu concrétiser cette fois pour de bon leur union en France, pour leur fils aussi, pour le protéger.
Leur dossier est déposé début mars mais avec les élections municipales, puis le confinement, la date est repoussée.
Avec la maladie de Franck, alors que tous les autres mariages ont été annulés, le leur est passé en priorité. Une demande a été faite au Procureur de la République de Besançon qui a donné son accord. Le mariage a eu lieu dans leur appartement comme cela se fait pour les mariages in extremis.


Un ami comme officier

Ce jeudi 26 mars au matin Angélique n’en était pas à sa première surprise.
On lui apprenait dans un second temps que l’officier qui célébrerait son mariage serait Thierry Morton, un ami de longue date de la famille.
« Je voulais que ce soit lui, c’est un ami. C’était un habitué du restaurant du temps où il travaillait au Conseil Général. J’étais heureuse que ce soit lui" confie-t-elle.
L’intéressé nous dira par la suite qu’il venait déjà déjeuner avec ses parents au « Dragon d’Or » dans les années 70, lorsque le restaurant tournait avec les parents d’Angélique. Il était alors enfant et le restaurant était le seul restaurant asiatique à Besançon.

 


Ce 26 mars, ce n’est pas revêtu d’un costume mais d’une combinaison de protection qu’il s’est présenté au domicile de Franck et Angélique.
L’élu nous explique les trois raisons de cette protection. La première était qu’il ne fallait prendre aucun risque pour Franck. La seconde est que l’élu d’astreinte pour la semaine, comme c’était son cas cette semaine, se déplace partout où on l’appelle et il peut potentiellement côtoyer des personnes porteuses du virus et enfin, en tant qu’élu il doit donner l’exemple.


Un moment sincère, un discours fort

Franck en sortant les alliances en or de Saïgon qu’ils n’avaient portées qu’un seul jour lors de leur mariage au Vietnam a fait sourire tout le monde « Une même femme et un même homme se remarient pour la deuxième fois sans avoir divorcé. »

Le mariage a eu lieu dans l’appartement de Franck et Angélique en comité restreint en présence de leur fils, de leurs deux témoins, de Thierry Morton et d’un agent de l’état civil.

« Ce qui est compliqué c’est de trouver les bons mots dans ce moment très fort chargé de plein de sentiments mêlés » dira Thierry Morton. « C’est un formidable soutien qu’ils se donnent mutuellement. C’est une façon d’aller au-delà pour essayer de surmonter l’épreuve » ajoute l'élu.

Pour Angélique, Thierry Morton a fait plus que son devoir. « Ces mots étaient sincères, justes, pesés. Son discours était fort. C’était beau, on est heureux . »
 
 


 
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