A Besançon (Doubs), l’Association sportive et d’éducation populaire (Asep) doit combler un déficit de plus de 220 000 euros. Des difficultés financières liées aux fermetures pendant la pandémie de covid-19.
C’est une hausse de tarifs dont l’Association sportive et d’éducation populaire (Asep) aurait préféré se passer. « On est parti sur des hypothèses d’augmentation de 15% des prix », lâche Jean-Damien Terreaux. Le directeur de l’ASEP examine minutieusement son écran d’ordinateur où des lignes de tableaux s’accumulent. Ce changement, nécessaire à la survie de l’Asep, reste encore difficile à engager pour cette maison de quartier de Besançon qui compte 2100 adhérents.
Le covid et le prix de l'énergie
Toute l’association doit en effet se réorganiser pour continuer à exister. Avec un déficit de plus de 220.000 euros, l’ASEP subit en grande partie le contrecoup de la crise du covid. « Une décision assez lourde de conséquences a été le remboursement de nos adhérents, pointe Patricia Fleury, Présidente de l’ASEP. Sur les deux exercices Covid, ça nous a fait à peu près 130.000 euros. » Les hausses des prix de l’énergie, et les multiples ruptures conventionnelles ont empiré la situation financière de l’association.
Si les dirigeants ont obtenu un versement anticipé de leur subvention annuelle auprès de la mairie, ils espèrent aussi une exemption de loyers. Ce ne sera pas suffisant pour remédier à la crise à court terme. Les dix salariés permanents de l’ASEP risquent aussi d’en pâtir. Son directeur Jean-Damien Terreaux admet : « Il y a des efforts à faire : il y aura des départs de la structure, deux pour l’instant, et une baisse globale du temps de travail des salariés pendant un an ou deux. Cela va être difficile. »
« Ce serait une catastrophe »
D’autant plus difficile que l’ASEP reste une institution à Besançon. Maison de quartier, centre social et référent périscolaire, le lieu, fondé en 1965, est central dans la vie de ses adhérents. L’un d’eux, Gilles Rebillet, remarque : « Ce serait une catastrophe pour moi modestement et pour beaucoup d’autres gens qui viennent là. Je sais que des personnes passent 10 heures par semaine au sein de l’association. » Catherine Gallois, reste aussi très attachée à ce lieu. La coordinatrice des cours de français à l’ASEP redoute déjà sa disparition : « Cela fait bientôt 60 ans que l’ASEP existe. Elle a été portée dans un élan, dans l’éducation populaire… C’est toujours un crève-cœur qu’une association comme elle soit en difficulté »
Le plan de redressement doit être validé par une assemblée générale extraordinaire. L’ASEP a aussi lancé une cagnotte en ligne et compte sur la générosité de ses adhérents pour récolter des fonds.