À Besançon, la clinique Saint-Vincent accusée par la CFDT de "voler" des heures au personnel

Pour participer au Plan Blanc et à la gestion des cas de Covid-19, la clinique bisontine avait fermé ses autres services pendant la crise, mettant à la maison une partie du personnel. Le syndicat l'accuse de vouloir transformer les jours non travaillés en jours de congés. Explications.

Ils n'ont pas compté les heures pendant la tempête Coronavirus, les membres du personnel réquisitionnés pour le service réanimation de la Clinique Saint-Vincent. L'établissement, propriété du groupe Ramsay Santé, faisait partie du Plan Blanc et avait pris en charge des malades Covid-19.

"On a vu, nous aussi, des housses mortuaires se refermer. On a débranché des patients. On nous a remercié, encouragé ! Et maintenant, on se sent bafoués". Les mots de cette infirmière de la clinique sont forts, ils se comprennent.

D'après le syndicat CFDT, la direction de l'établissement souhaiterait transformer les jours ADIV (Absences Diverses) en Congés Payés, heures supplémentaires, récupérations de jours fériés ainsi que leurs astreintes. 

Certains personnels, notamment administratifs, ont ainsi généré des dizaines de jours ADIV. Et la CFDT accuse la direction de n'avoir pas prévenu les salariés de son souhait de compenser ces jours non travaillés.

"Les salariés sont tenus responsables de la situation et malgré leur dévouement et leur suradaptation, se voient injustement pénalisés. Alors même que l’Etat, via un courrier du Ministre de la santé réaffirme la continuité des abondements financiers jusqu’à la fin de l’année 2020 pour tous les établissements de santé…..


La CFDT alerte les services de la Préfecture, de l’ARS et de l’inspection du Travail, seul ce dernier a répondu et a demandé à la Direction du Groupe Ramsay de se positionner, en vain.


Devant la manipulation dont sont victimes les salariés, la CFDT souhaite informer les citoyens et exige la restitution immédiate des heures « volées »", écrit le syndicat dans son communiqué.

Comme toutes les entreprises, la Clinique Saint-Vincent aurait pu avoir recours au chômage partiel. Elle ne l'a pas fait. Christelle Tisserand, secrétaire générale de la CFDT ajoute:

"C'est à l'employeur de fournir du travail à son salarié. Ce n'est pas à l'employé de pallier l'absence de travail de l'employeur. C'est illégal. Au syndicat, nous soupçonnons le groupe d'avoir renoncé au chômage partiel pour permettre aux actionnaires de toucher des dividendes."

La direction de la Clinique n'a pas accepté d'entrevue avec une équipe de France 3, mais a envoyé ce verbatim:

"Je vous informe que nous réservons les informations aux représentants des salariés, dans le cadre du dialogue social qui a toujours été maintenu et nourri au sein de l’établissement, y compris lors de cette période particulière.


Une réunion extraordinaire de CSE est d’ailleurs planifiée ce 15 juin. L’ordre du jour porte sur le sujet en question et sur les gratifications qui seront versées en juin, d’une part au titre de la prime d’Etat à laquelle la SAS clinique Saint Vincent est éligible, et d’autre part au titre d’une reconnaissance supplémentaire décidée pour nos salariés."

 

 

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