Le collectif "les Bisons Teints" a lancé, ce week-end des 7 et 8 mars, une opération de collecte de produits d'hygiène féminine pour les femmes SDF. Alors que l'appel à la générosité doit se poursuivre ce dimanche 8 mars encore, les dons sont déjà bien au-delà des attentes des organisateurs.
Alors que la collecte des Restos du Cœur se poursuit ce dimanche 8 mars encore partout en France, le collectif des Bisons Teints a lui aussi décidé de lancer un appel à la générosité. Après des actions en faveur des migrants, par exemple, ils ont décidé, en cette journée de la femme, de collecter des produits d'hygiène féminine à destination des SDF.
Ce samedi 7 mars, les sept membres de l'association avaient pris leurs quartiers dans le café associatif "Hôp Hop Hop". À la fin de la collecte, en moins de trois heures, six cartons étaient remplis. "On ne s'attendait pas du tout à un tel résultat", commente Néna Haegy, du collectif. "On nous a donné plein de choses, se réjouit-elle. Et de tout : du savon artisanal, des lingettes intimes, des mouchoirs, des rasoirs, des serviettes hygiéniques", énumère-t-elle.
Des produits pour les femmes SDF
Grâce à la diversité des dons, "on va créer des kits avec plusieurs produits à l'intérieur", s'enthousiasme Néna. Des petites trousses qui seront ensuite directement redistribuées aux femmes SDF de Besançon. En raison des démarches administratives, le collectif n'utilisera pas d'intermédiaire. Les membres iront directement dans la rue, aller à la rencontre des femmes concernées. "Cela nous permettra aussi d'être en contact direct avec elles, de pouvoir discuter ensemble !"
Parler notamment d'une triste réalité : en France, 38 % des sans-abris sont des femmes, selon une étude de l'Insee de 2012. Autant qui souffrent de précarité menstruelle. "Leurs protections sont très sommaires, très artisanales. Elles utilisent des mouchoirs ou du papier toilette qu'elles placent au fond de la culotte", se désole Néna Haegy.
Gratuité des tampons et des serviettes hygiéniques
Car ces produits sont inaccessibles pour beaucoup. Certaines études révèlent qu'une femme dépenserait 1 730 euros au long de sa vie pour acheter des protections hygiéniques.
"D'autres études chiffrent ces achats à 23 500 euros. Car ils prennent en compte d'autres éléments, comme les anti-douleurs, par exemple. Quoi qu'il en soit, ce sont des chiffres exorbitants". Pour Néna Haegy, la solution serait "la gratuité des tampons et des serviettes hygiéniques", conclut-elle.
Une collecte est de nouveau organisée ce dimanche 8 mars, de 14 h à 19 h au "Tandem", à Besançon.