Jean Josselin, champion de france et champion d'Europe de Boxe à deux reprises dans les années 60 et finaliste pour le titre mondial aux Etats-Unis, s'est éteint ce dimanche 7 février à l'âge de 81 ans. Une icône de la boxe réputée pour sa gentillesse.
La disparition de Jean Josselin affecte autant les Bisontins que les amateurs de boxe.
Le boxeur bisontin Jean Josselin nous a quittés. C'est un champion, auréolé d'un immense palmarès, qui disparaît. Nous ouvrirons un registre de condoléances ce lundi en mairie pour que chacun.e puisse lui rendre hommage.
— Anne Vignot (@Anne_Vignot) February 7, 2021
Jean Josselin, star du noble art, n'avait pas oublié ses racines bisontines. Voici un film, réalisé en 2017, qui lui rend un sublime hommage.
Après une carrière brillante dans la catégorie des poids welters jusqu'en 1972, il était revenu vivre à Besançon et tenait un bar. Affaibli, il est décédé à Gray en Haute-Saône.
Avec ses fameuses victoires, ses 117 combats amateurs et ses 90 combats pro, Jean Josselin avait cotoyé le Tout-Paris sans pour autant le fanfaronner. En mars 99, nos confrères l'avait rencontré dans son petit appartement bisontin.
Il n'avait alors qu'une maigre retraite pour vivre.
J'ai jamais frimé avec mon nom. Je suis toujours resté naturel alors on en souffre pas
Une situation financière qui avait ému un de ses admirateurs. Vincent Martin, un des princes des nuits tropéziennes, revient régulièrement sur sa terre natale franc-comtoise. En 2017, au détour d'une rue de Besançon, il reconnaît son idole de jeunesse : le boxeur Jean Josselin. Il publie sur sa page facebook très suivie une photo de Jean Josselin en hommage à sa carrière. Pour lui, il faut faire vivre la mémoire de cette légende de la boxe !
Une pétition circule sur internet pour défendre la mémoire de Jean Josselin. Des centaines d'internautes réclament à la ville comme à l'Etat d'honorer l'un des plus grands palmarès de la boxe française. Retour sur un parcours exceptionnel d'un homme qui sera resté toute sa vie modeste.
QUE DES SOUVENIRS, PAS DE RANCOEUR
Jean Josselin a enfilé les gants de boxe à 14 ans, " pour maigir" apprend-ton au détour d'un reportage. Ouvrier tourneur de formation, il a commencé à s'entraîner avec le Ring Olympique Bisontin, rue Bersot, au centre ville de Besançon.
1966 est une année euphorique pour le boxeur. Il part aux Etats-Unis affronter l'Américain Curtis Cokes lors d'un combat pour un titre mondial mais il échoue. Cette même année, il remporte l'un de ses titres européens et Besançon l'accueille triomphalement à son retour.
Plus tard, il deviendra comme un mentor pour la nouvelle génération de boxeurs bisontins.
Besançon est une vraie terre de boxe avec des personnalités. Jean Josselin a participé à faire naître des pépites : Morrade Hakkar, Mamadou Thiam, Khedalfi Djelkir, Olivier Meunier ..
Et puis vient le temps de la discrétion. Sans jamais laisser tomber la boxe. Encore récemment, le champion venait regarder les petits boxeurs dans la salle de ses débuts. Une salle qui porte son nom depuis 2017. Lorsque la municipalité de l'époque lui demande quel équipement pourrait porter son nom, Jean Josselin n'hésite pas une seconde et choisit la petite salle de la rue Bersot.
C'est à cette époque, les années 2017-2019, qu'une mobilisation s'organise autour de Jean Josselin. Deux galas disKO sont organisés en son honneur. Lors du gala de 2019, Jacques Dutronc est en duplex.
Tu représentes la gentilesse pour moi. Je ne t'ai jamais oublié. Jamais je ne t'oublierai.
Celui qui dégainait les coups sur le ring à la vitesse d'une mitraillette, qui ne laissait aucun répit à son adversaire avait tout d'un grand.
? Jean Josselin. ?‼️???? pic.twitter.com/Du1ndS043u
— Le retour de BOXE Anglaise News (@RetourBoxe) November 30, 2020
Puissant et modeste, il a su faire rêver enfants et adultes sans jamais la ramener. De son vivant, comme le prouve ce tweet de la fin novembre, et pour toujours.